Dénonçant un «mouvement hors sol» et des «apparatchiks», une nouvelle députée quitte LREM
- Avec AFP
Déçue de la direction que prend selon elle LREM, la députée du Gard Annie Chapelier a décidé d'en sortir. L'élue déplore le manque d'«intelligence collective» du mouvement tout en assurant que son engagement auprès d'Emmanuel Macron reste «total»
La députée du Gard Annie Chapelier a annoncé, le 20 janvier, avoir décidé de quitter La République en Marche (LREM), ne se reconnaissant «plus en rien» dans le parti macroniste.
«Je choisis de quitter La République en Marche, parti dans lequel ne se retrouve plus aucune des valeurs qui ont été à l'origine de mon engagement», a indiqué l'élue dans un communiqué.
Un mouvement hors sol, indifférent aux territoires et clivant les députés en deux groupes
La députée reste néanmoins apparentée au groupe LREM à l'Assemblée nationale. Le groupe majoritaire a enregistré, depuis le début de la législature en 2017, une dizaine de départs et quelques passages de membres à part entière à apparentés.
Annie Chapelier, membre de la commission des Affaires étrangères, assure que son engagement auprès d'Emmanuel Macron «reste total». Elle déclare à l'AFP soutenir le programme du chef de l'Etat, «en particulier la réforme des retraites», mais estime que le mouvement, dans «la mise en œuvre», n'arrive pas à se «faire comprendre». Elle juge aussi l'enjeu climatique «insuffisamment pris en compte».
La députée dénonce «un mouvement hors sol, indifférent aux territoires et clivant les députés en deux groupes : d’un côté des apparatchiks, petits chefs plus ou moins autoproclamés et, de l’autre, une masse, insignifiante à leurs yeux à qui on demande une allégeance et une obéissance aveugles».
Infirmière anesthésiste de profession, l'élue, qui revendique l'engagement «d'une citoyenne en politique», a expliqué à l'AFP avoir pris sa décision «mûrement réfléchie» à l'occasion d'un bilan de mi-mandat, récusant tout enjeu local, lié notamment aux élections municipales.
LREM devait fonctionner différemment «avec l'intelligence collective, la participation citoyenne», mais le parti ressemble à «n'importe quel autre», a-t-elle déploré. «On a mis à la mode des mots comme "disruptif" et "bienveillance". Où sont passés tous ces termes ?», s'est encore interrogée la députée.