France

Réforme des retraites : PS et PCF rejettent la proposition de motion de censure des Insoumis

Nouvel épisode de la mobilisation contre le projet de réforme des retraites porté par l'exécutif : Jean-Luc Mélenchon a proposé à la gauche une motion de censure contre le gouvernement... qu'ont refusée Olivier Faure (PS) et Fabien Roussel (PCF).

Le Premier secrétaire du Parti socialise (PS) Olivier Faure et le Secrétaire national du Parti communiste français (PCF) Fabien Roussel, à l'occasion d'un meeting commun à Tournefeuille (Haute-Garonne), ont chacun rejeté la proposition de motion de censure proposée par les Insoumis contre le gouvernement, pour son projet de réforme des retraites.

«Nous ne signerons pas à ce stade une motion de censure alors que le débat n'a pas commencé», a assuré Olivier Faure, tout en ajoutant : «A l'issue de ce débat, si le gouvernement n'entend rien, effectivement il faudra peut-être aller jusqu'à la motion de censure, mais comme achèvement d'une démonstration et non pas comme préalable», a-t-il dit. 

Fabien Roussel, de son côté, a déclaré : «Nous avons dit [à Jean-Luc Mélenchon] que nous préférons aujourd'hui être dans la mobilisation avec les salariés pour demander le retrait de la réforme Macron [...] nous ne nous projetons pas dans le travail parlementaire et nous espérons que le gouvernement va retirer son texte de loi, et qu'il ne le présentera pas au Parlement.»

«Le gouvernement doit être mis au pied de ses responsabilités», fait valoir Mélenchon

Plus tôt dans la journée, le chef de file de La France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon avait déclaré : «Les Insoumis ont l'intention de proposer à leurs camarades du parti communiste et du groupe des socialistes de déposer ensemble une motion de censure [et ainsi engager] la responsabilité du Premier ministre».

Le député des Bouches-du-Rhône s'était également interrogé, sur Twitter : «Quel est le sens de voter sur un texte à trous, qui n'est pas complet ? Le gouvernement doit être mis au pied de ses responsabilités sur la réforme des retraites.»

«On entend maintenant dire qu'il serait question de faire passer le texte de la réforme des retraites par 49.3 qui est une sorte de LBD parlementaire et que nous avons toujours dénoncé comme une attaque contre la démocratie», avait également fait valoir Jean-Luc Mélenchon.

Selon une information rapportée ce 12 janvier par le Journal du dimanche, «l'opportunité» d'utiliser ledit article 49.3 pour faire passer la réforme des retraites serait actuellement «débattue au plus haut niveau de l'exécutif». La procédure en question permet au gouvernement de faire passer un texte de loi sans le vote des parlementaires, qui ont alors 24 heures pour voter une motion de censure forçant le gouvernement à démissionner.

Une grande partie des opposants toujours mobilisés

Cela fait maintenant 41 jours que la mobilisation contre la réforme des retraites se poursuit. Outre la RATP et de la SNCF, de nombreux secteurs sont ou ont été affectés par des grèves, notamment les hôpitaux, des barreaux d'avocats, la fonction publique ou encore les docks et les raffineries.  

Le 11 janvier, le Premier ministre Edouard Philippe s'est dit «disposé à retirer» sous conditions le fameux âge pivot du projet de réforme des retraites ; mais cette annonce n'a pas convaincu nombre des opposants au projet de réforme, dont les partis politiques de gauche.

Ce potentiel retrait de l'âge pivot se ferait sous conditions : le chef du gouvernement propose qu'une «conférence de financement» soit réunie avec les partenaires sociaux pour «proposer les mesures permettant d'atteindre l'équilibre financier en 2027». Faute d'accord de cette conférence d'ici «la fin du mois d'avril 2020», le gouvernement prendra par ordonnance les mesures nécessaires pour atteindre cet équilibre en 2027.

Insatisfaits, les syndicats CGT, FO, la FSU, Solidaires, la CFE-CGC et trois organisations de jeunesse, ont appelé à «poursuivre les actions et la mobilisation le 15 [janvier] et à faire du 16 [janvier] une nouvelle journée de mobilisation interprofessionnelle massive de grèves et de manifestations».

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