«Radicalisation certaine»: le parquet antiterroriste se saisit de l'affaire de Villejuif
Le parquet antiterroriste, qui a souligné les «troubles psychiatriques importants» de l'agresseur, s'est saisi de l'enquête, jugeant que l'investigation avait permis d'établir une «radicalisation certaine» de l'assaillant.
Le parquet national antiterroriste a annoncé, le 4 janvier, se saisir de l’enquête sur l’attaque au couteau de Villejuif (94), perpétrée la veille par un jeune homme de 22 ans atteint de troubles psychiatriques et converti à l'islam, qui a fait un mort et deux blessées.
L'assaillant n'a «cessé d’agir aux cris de Allah Akbar»
«Si les troubles psychiatriques importants de l’auteur des faits sont avérés, les investigations des dernières heures ont permis d’établir une radicalisation certaine du mis en cause ainsi qu’une préparation organisée de son passage à l'acte», mais aussi «démontré un parcours meurtrier réfléchi et sélectif de nature à troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur», a indiqué le parquet antiterroriste dans un communiqué.
Ainsi, l'enquête menée initialement par le parquet de Créteil pour assassinat et «tentatives d'assassinat» (crime de droit commun), se poursuit désormais pour «assassinat et tentatives d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste» et «association de malfaiteurs terroriste criminelle». En conséquence, les investigations ont été confiées en cosaisine à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et la Direction régionale de la police judiciaire de Paris.
Peu de temps avant, la procureure de Créteil, Laure Beccuau, avait souligné lors d'une conférence de presse que Nathan C., 22 ans, qui souffrait depuis son enfance de graves troubles psychiatriques et s'était converti à l'islam en «mai ou juillet 2017», avait perpétré cette attaque d'une «extrême violence» avec une «extrême détermination», et n’avait «cessé d’agir aux cris de Allah Akbar». Laure Beccuau avait également estimé que les troubles psychiatriques dont était victime l’assaillant ne suffisaient pas à exclure qu’il ait commis un «acte terroriste».
Enfin, Philippe Bugeaud, directeur adjoint chargé des brigades centrales de la police judiciaire, a détaillé qu’un sac appartenant à l’agresseur avait été retrouvé à proximité du lieu de l’attaque. Celui contenait un Coran et des ouvrages religieux dont certains d’obédience salafiste. Philippe Bugeaud a précisé qu’une lettre testamentaire s’y trouvait également, présentant «des répétitions assez caractéristiques du musulman qui s'autoflagelle et qui sait qu'il va peut-être faire le grand saut».
Un homme poignarde des passants à Villejuif
Une personne a été tuée et deux poignardées par Nathan C., armé d'un couteau, le 3 janvier aux alentours de 14h, alors qu'ils se trouvaient dans le parc des Hautes-Bruyères à Villejuif (Val-de-Marne). L’assaillant avait ensuite tenté de prendre la fuite vers l'Haÿ-les-Roses avant d'être abattu par les forces de l'ordre, des policiers de la Brigade anti-criminalité (BAC), qui ont fait usage de leur arme de service. L'homme de type européen, porteur d'un long vêtement ressemblant à une djellaba et d'une barbe, qui se déplaçait pieds nus, avait crié «Allah akbar», d'après des témoins cités par RTL.
Selon l'AFP, citant l'édile de Villejuif, Franck Le Bohellec, la victime était un Villejuifois âgé de 56 ans.
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