La réforme des retraites est «plutôt» de gauche, pour le patron des députés LREM Gilles Le Gendre

La réforme des retraites est «plutôt» de gauche, pour le patron des députés LREM Gilles Le Gendre© Loic VENANCE / AFP
Cortège contre la réforme des retraites à Nantes, le 19 décembre 2019 (image d'illustration).
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Le projet de réforme des retraites, un «progrès social considérable» ? C'est en tout cas l'avis du président du groupe LREM à l'Assemblée, alors que les syndicats, soutenus par une partie de l'opposition, poursuivent la grève depuis 18 jours.

Manque de pédagogie, malentendu ? Alors que les membres de la majorité se relaient de plateaux en plateaux pour défendre les éléments de langage du gouvernement face aux grévistes mobilisés depuis 18 jours contre le projet de réforme des retraites, Gilles Le Gendre a développé un argument plus innovant, sur LCI ce 22 décembre.

«Si vous voulez placer [la réforme des retraites] sur un curseur droite-gauche, je peux vous assurer qu'il faut la placer plutôt du côté gauche que du côté droit, parce que c'est une réforme qui porte un progrès social considérable», a ainsi estimé le président du groupe LREM à l'Assemblée nationale.

Citant des catégories telles que les femmes ou les agriculteurs, qu'Edouard Philippe avait présentées comme les grandes gagnantes de la réforme, Gilles Le Gendre a assuré que la mesure gouvernementale apporterait «des progrès considérables pour des populations dont on se moquait littéralement». Et de marteler : «Tout le monde fait comme si le régime actuel était un régime parfait. C'est faux, il est profondément injuste vis-à-vis de populations extrêmement importantes.»

18e jour de mobilisation... sur un malentendu ?

Parmi les mesures phares du projet de réforme des retraites, le gouvernement entend notamment introduire un «âge d'équilibre» permettant de partir à la retraite à 64 ans à taux plein, instaurer un système par points ou encore fondre certains des régimes spéciaux actuellement en vigueur dans un système universel. Si l'exécutif met en avant un changement nécessaire au vu notamment de l'allongement de l'espérance de vie, les opposants au projet ne l'entendent pas de cette oreille.

Le gouvernement se voit ainsi accuser par ses détracteurs de vouloir in fine repousser l'âge de départ à la retraite, ou encore abaisser les pensions, puisque l'intégralité de la vie active serait prise en compte pour déterminer le montant de la retraite, au lieu des 25 meilleures années pour les salariés du secteur privé et des six derniers mois en ce qui concerne les fonctionnaires. Autre inquiétude exprimée, le risque que l'exécutif envisage en réalité de progressivement favoriser le système de retraites par capitalisation, au lieu du système par répartition.

Maîtresse de conférences en économie à l’Université de Rennes 2 et membre du collectif Les Economistes atterrés, Anaïs Henneguelle rappelle dans un document visant à contrer la rhétorique gouvernementale que le système par capitalisation «correspond à une logique individuelle [selon laquelle] chacun cotise actuellement pour se garantir sa propre retraite dans le futur (par l’intermédiaire notamment des fonds de pension)», contrairement au système par répartition basé sur une «solidarité intergénérationnelle» et selon lequel «la génération de travailleurs
actuelle cotise pour financer les retraites de la génération de retraités actuelle».

Tandis que le haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye a présenté sa démission sur fond de soupçons de conflit d'intérêt avec le monde de l'assurance, des commentateurs politiques, à l'instar de la Youtubeuse Tatiana Ventôse, estiment en effet que parmi les grands bénéficiaires du projet de réforme figureraient des fonds de pension tels que la multinationale américaine Blackrock. Cette société, dont le PDG Larry Fink a déjà été reçu à l'Elysée par Emmanuel Macron en juillet, pourrait en effet, en cas de généralisation d'un système par capitalisation, utiliser les cotisations pour réaliser des investissements risqués, ce qui mettrait à mal, selon elle, la stabilité du système des retraites.

Défendue par différents partis (de la France insoumise au Rassemblement national en passant par le Parti socialiste et le Parti communiste), la mobilisation contre la réforme des retraites, qui entame sa 18e journée consécutive ce 22 décembre, continue de bénéficier de l'approbation d'une partie importante des Français.

Selon un sondage Ifop réalisé pour le Journal du dimanche après deux semaines de grève, 51% des Français soutiendraient (31%) ou auraient de la sympathie (20%) pour le mouvement de protestation, contre 34% qui y seraient opposés (19%) ou hostiles (15%). Ce mouvement social laisserait par ailleurs 15% des Français indifférents, d'après le sondage.

Après des discussions infructueuses avec le gouvernement, la CGT a annoncé «au nom de l'intersyndicale (CGT, FO, CFE-CGC, Solidaires, FSU) [...] qu'une prochaine journée interprofessionnelle d'action aura[it] lieu le 9 janvier prochain». De son côté, la CFDT, moins hostile au principe de réforme du système des retraites, continue à bloquer sur l'«âge d'équilibre» à 64 ans, même si le patron de ce syndicat, Laurent Berger a affirmé avoir «senti une ouverture» de la part d'Edouard Philippe, renonçant pour cette raison à rejoindre l'appel relayé par Philippe Martinez.

Louis Maréchal

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