«Vieille politique opaque»: une députée quitte LREM, allongeant la liste des départs
- Avec AFP
La République en marche a enregistré le 29 novembre une nouvelle défection. La députée de la Sarthe Pascale Fontenel-Personne a annoncé quitter le mouvement, allongeant ainsi la liste des désertions récentes dans les rangs de LREM.
La députée de la Sarthe Pascale Fontenel-Personne a annoncé à son tour le 29 novembre quitter le mouvement LREM, dénonçant «une résurgence de la vieille politique opaque et calculatrice au niveau local», tout en restant apparentée au groupe majoritaire.
Pourquoi je quitte #LREM ? 👇👇
— Pascale FONTENEL-PERSONNE (@f_personne) November 29, 2019
Je suis Macroniste mais plus En Marche. pic.twitter.com/8zdINVRQPr
Au lendemain du départ du mouvement d'une autre députée, Marion Lenne, en raison d'un «désaccord sur le fonctionnement» du parti, Pascale Fontenel-Personne explique pour sa part dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux qu'elle est «macroniste mais plus En marche». «La gestion départementale de la République en marche est calamiteuse et dénuée d'ambition, aussi bien pour les Sarthois que pour le mouvement, et le tout soutenu par le mouvement à l'échelle nationale», déplore la députée. Ajoutant qu'elle ne peut plus s'engager «plus longuement au nom de La République en marche Sarthe si tant est qu'elle existe», Pascale Fontenel-Personne précise qu'elle «reste apparentée» au groupe à l'Assemblée.
Le mouvement a investi la semaine dernière l'entrepreneur Gilles Guerchet pour les prochaines élections municipales au Mans. Pascale Fontenel-Personne figure désormais sur une liste concurrente sans étiquette.
Dans un communiqué diffusé le 29 novembre, La République en marche de la Sarthe estime que «sa démission ne fait qu'entériner l'échec de ses tentatives de déstabilisation successives, en parfaite contradiction avec la bienveillance prônée par le mouvement». De plus, malgré la fidélité affichée de la députée au président de la République, le mouvement juge que «cette attitude équivaut à un abandon des électeurs qui ont voté pour un mouvement porté et voulu par Emmanuel Macron».
Tensions à l'approche des municipales
Le groupe LREM compte actuellement 303 membres et apparentés, contre 313 au début de la législature. Outre la doctrine et sa mise en œuvre, c'est également la forme du mouvement, au-delà des seuls bancs de l'Assemblée, qui est visée. Machine de guerre au service du candidat Emmanuel Macron pour la présidentielle de 2017, la start-up En Marche ! avait dû se transformer en urgence en vaisseau industriel au lendemain des législatives, après être devenu le premier parti de France.
Mais l'épreuve du pouvoir et, surtout, la préparation des municipales, ont provoqué nombre des tensions. Car le mouvement, qui a toujours revendiqué une certaine verticalité censée empêcher la création de baronnies et l'émergence de futurs frondeurs, s'en est notamment remis à une commission nationale d'investiture pour désigner ses candidats pour l'échéance de mars 2020, en favorisant moult alliances avec des candidats sortants, LR ou PS. Ce sont notamment ces stratégies, parfois jugées illisibles, qui contribuent aujourd'hui à l'érosion actuellement observable au sein du mouvement de la majorité.
De plus, la diversité d'opinions semble mal vue au sein du mouvement. On se souvient notamment de l'exclusion fin juin de la députée Agnès Thill, farouche opposante au projet gouvernemental visant à étendre la PMA à toutes les femmes, en raison de ses «propos polémiques», jugés «pernicieux».
A l'approche des élections, les turbulences pourraient encore s'intensifier : avec la multiplication des dissidences pour les municipales, plusieurs exclusions sont à prévoir. Volontaires ou subies.
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