Pour Sibeth Ndiaye, la réforme des retraites est... «une des réponses à la crise des Gilets jaunes»
La réforme des retraites prônée par l'exécutif pousse les manifestants dans la rue. Et pourtant, à quelques jours d'une grève qui s'annonce massive, la porte-parole du gouvernement voit dans cette mesure décriée une «réponse» aux injustices.
Voilà un avis qui ne devrait pas faire l'unanimité. Le 27 novembre, sur France info, Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement, a tenté de justifier la réforme des retraites prônée par le gouvernement, qui suscite l'opposition de nombreux secteurs du service public et d'une partie importante de la société civile. «Cette réforme, c'est une des réponses à la crise des Gilets jaunes, c'est surtout une des réponses aux injustices importantes qui existent dans notre pays», a pourtant défendu la représentante de l'exécutif.
Sibeth Ndiaye s'est toutefois montrée relativement floue quant aux mesures précises contenues dans cette réforme, dont les opposants redoutent qu'elle ne se traduise par un recul de l'âge de départ à la retraite et la fin des régimes spéciaux dans certains secteurs.
«Je ne sais pas si les Français connaîtront [le contenu de] la réforme avant Noël», a-t-elle affirmé, concédant elle-même ne «pas [...] connaître» le contenu précis des mesures. «On sait ce que sont les grands principes de notre réforme, on sait où on veut aller [...] mais il y a des choses qui aujourd'hui ne sont pas définies», a encore ajouté la porte-parole du gouvernement.
Tandis que la grève générale du 5 décembre, dont la liste de participants n'a de cesse de s'allonger, pourrait constituer l'une des principales mobilisations du quinquennat d'Emmanuel Macron depuis les manifestations des Gilets jaunes, Sibeth Ndiaye a malgré tout tenté d'amadouer les opposants à la réforme : «Je ne peux pas accepter qu'une femme qui est à la tête d'une famille monoparentale, qui travaille à temps partiel par exemple dans la grande distribution, se retrouve sur un rond-point parce qu'elle n'arrive pas à finir la fin du mois [...] Et je ne peux pas accepter que ce soit cette même femme qui soit fortement pénalisée et qui ait une chance sur cinq à la fin de sa vie de se retrouver à travailler jusqu'à 67 ans parce qu'elle n'a pas accumulé assez de trimestres, assez de droits à la retraite.»
Suffisant pour lever les doutes des mécontents ?
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