Réforme des retraites : Emmanuel Macron prévient qu'il ne montrera «aucune forme de faiblesse»

Réforme des retraites : Emmanuel Macron prévient qu'il ne montrera «aucune forme de faiblesse»© ERIC CABANIS / POOL Source: AFP
Emmanuel Macron débat des retraites lors de son déplacement à Rodez, le 3 octobre 2019.
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Dans un entretien à RTL, le président français a admis avoir parfois donné l'impression qu'il voulait «changer le pays contre les Français eux-mêmes». Pour autant, il dit n'avoir «pas de regrets» et se montre inflexible sur la réforme des retraites.

La CGT, FO, la FSU et Solidaires ont appelé à «une première journée» de grève interprofessionnelle le 5 décembre contre la réforme des retraites, rejoignant ainsi plusieurs syndicats de la SNCF, de la RATP et des transports routiers. De son côté, Emmanuel Macron a affirmé ce 28 octobre avoir entendu les volontés des Français, avant de répéter son intention de poursuivre ses réformes et de transformer le système actuel des retraites en un système universel par points.

Un discours plein de compréhension et d'empathie...

Au cours d'un entretien à RTL, le président de la République a assuré avoir «beaucoup appris» de ses deux premières années de mandat, sans pour autant en «tirer la conclusion qu'il faudrait arrêter de bouger» dans les réformes.

Le chef de l'Etat a maintes fois répété, depuis la fin du «grand débat» organisé pour tenter de répondre à la crise des Gilets jaunes, son intention d'instiller davantage de concertation dans sa présidence, lançant symboliquement un «acte 2» de son quinquennat.

«J’ai appris que dans plusieurs situations je n'avais pas réussi à me faire comprendre, ou plus exactement que, à vouloir faire bouger les choses, avec impatience, énergie, j'avais parfois blessé des gens ou donné le sentiment que je voulais changer le pays contre les Français eux-mêmes», a-t-il dit à RTL à bord de l'avion présidentiel, de retour de Mayotte et de La Réunion.

Je n'ai pas de regrets ou de remords, ce n'est pas mon tempérament

Effectivement, Emmanuel Macron s'est dit «profondément marqué» par le «moment de spasmes très forts» des Gilets jaunes. Pour autant, a-t-il changé sa manière de gouverner après avoir tiré des conclusions de ces événements ? «On n'est jamais tout à fait le même parce que la vie vous forge, vous bouscule, vous apprend, enfin on n'est jamais tout à fait un autre non plus, et je ne peux pas vous dire que je suis un autre homme», a répondu le chef de l'Etat. Et de dissiper tout doute : «Je n'ai pas de regrets ou de remords, ce n'est pas mon tempérament.»

J'ai beaucoup appris et je n'en tire pas la conclusion qu'il faudrait arrêter de bouger

De l'expérience des Gilets jaunes et de la défiance qu'il a pu susciter au sein de la société civile, Emmanuel Macron n'en déduit pas une nécessité de changement de cap politique. «J'ai beaucoup appris et je n'en tire pas la conclusion qu'il faudrait arrêter de bouger, et [que] maintenant en quelque sorte, [il faudrait] courir après les gens pour colmater les plaies, non, [...] mais qu'il faut le faire en prenant le temps, en choisissant son rythme et en étant respectueux et à l'écoute», a expliqué Emmanuel Macron. Et de poursuivre : «J'ai compris, pris sur moi, et ce que je veux faire maintenant, ce n'est absolument pas d'arrêter les transformations et la vision que je porte. Il y aura toujours des gens qui seront contre, c'est normal, qui ne veulent pas entendre et qui s'opposeront.»

Toutefois, Emmanuel Macron souhaite changer de méthode pour convaincre les Français : il faut selon lui davantage «partager» les réformes, «expliquer à nos concitoyens pourquoi on en a besoin, quelle place ils ont à jouer dans ces transformations». «Ça passe par plus de présence sur le terrain, plus d'écoute, plus d'humanité, de respect», estime-t-il.

Ce n'est pas la première fois que le chef d'Etat reconnaît des erreurs dans sa manière de mener sa politique. En juin dernier, Emmanuel Macron avait en effet admis une «erreur fondamentale» de méthode de l'exécutif, après plusieurs mois d'une «crise très dure», estimant que celui-ci avait «peut-être parfois construit des bonnes réponses trop loin» des citoyens.

... mais une inflexibilité sur les réformes

Selon le chef de l'Etat, la réforme des retraites vaut de prendre le risque que le pays se bloque pendant des semaines «parce qu'elle est très différente». «Elle va permettre de corriger des inégalités que vous critiquez depuis des décennies et qu'on avait jamais eu le courage de traiter», assure-t-il.

«C'est une réforme très dure [...] mais je ferai tout pour qu’il n’y ait pas ces blocages, je ferai tout pour qu'on soit en soutien de nos compatriotes qui seraient bloqués, mais je n’aurai aucune forme de faiblesse ou de complaisance», prévient le président français, reconnaissant que cette réforme pourrait le rendre «impopulaire».

Ce qu'il faut gérer, c'est l'angoisse des gens qui veulent comprendre [...]

Le Haut commissaire aux Retraites, Jean-Paul Delevoye, a rencontré ces dernières semaines les représentants syndicaux des professions bénéficiant d'un régime spécial de retraite (avocats, fonctionnaires, RATP...) afin de préparer avec elles une «période de transition» que l'exécutif envisage d'étaler largement dans le temps. 

Du côté des syndicats, la CGT-RATP dénonce une «posture dogmatique» du gouvernement, qui «cherche l'affrontement social» avec un projet de «régime de retraite faussement universel». Le syndicat estime  que le nouveau système ne sera «ni plus juste, ni plus équitable» et dénonce également la remise en cause des régimes spéciaux de retraite, dont celui de la RATP qui répond selon lui «aux contraintes d'exercice des métiers» de la régie.

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