Pour Emmanuel Macron, certains «amalgames» pourraient mener à «la guerre civile»
Citant l’Elysée, France Info rapporte que le chef de l’Etat aurait alerté ses proches sur les conséquences graves que pourraient engendrer les «amalgames entre les questions d'immigration, de radicalisation, de communautarisme et de laïcité».
Les récents débats, particulièrement houleux, et les sorties controversées sur des questions notamment de société ne laisseraient guère indifférent Emmanuel Macron. Selon France Info qui cite des «informations recueillies auprès de l'Elysée», le chef de l’Etat aurait, devant son cercle rapproché, tenu à alerter sur les «amalgames entre les questions d'immigration, de radicalisation, de communautarisme et de laïcité». Pour lui, le risque est réel et conduirait à la «stigmatisation». Pis, il se serait même montré plus alarmiste en brandissant la menace de la «la guerre civile».
Dans ce sillage, Emmanuel Macron aurait, par ailleurs, fait référence à certaines déclarations de responsables de l’opposition dont celles émanant de Xavier Bertrand. A l’occasion d’une interview au Journal du dimanche, le président de la région Hauts-de-France avait entre autres estimé qu'Emmanuel Macron «ne mesurait pas à quel point la situation est grave et que les intégristes ont une stratégie claire : provoquer une guerre des civilisations».
L'ancien ministre de la Santé avait par ailleurs vertement fustigé l’absence de réelle stratégie au sommet de l’Etat pour lutter «contre l’islamisme qui gangrène la France». «Pour Emmanuel Macron, "une ligne jaune été franchie par certains leaders de l'opposition"», écrit France Info qui rapporte en outre qu’un proche du président n’a pas exclu une intervention publique d'Emmanuel Macron sur la question de laïcité.
L’intervention officieuse du locataire de l’Elysée s'inscrit dans un contexte politique dans lequel la majorité présidentielle se retrouve elle-même divisée sur des thématiques particulièrement clivantes à l’image du port du voile en sortie scolaire, et plus largement dans l'espace public.
Déjà abordée en mai dernier, lors de l’adoption éphémère par le Sénat d’un amendement interdisant les sorties scolaires pour les parents qui portent des signes religieux ostensibles, cette problématique a été relancée le 11 octobre après que le conseiller régional du Rassemblement national (RN) Julien Odoul a demandé de faire sortir une accompagnatrice scolaire voilée lors d'une séance plénière du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté. La sortie controversée de l’élu avait alors engendré de nombreuses réactions tant au sein de l'assemblée que dans la société française.