Marche nationale de la colère : les syndicats de police défilent à Paris
Des milliers de policiers ont participé à Paris à la marche nationale de la colère. Une intersyndicale s'était donné rendez-vous pour faire entendre les revendications des fonctionnaires, souhaitant notamment conserver leur système de retraite.
A en croire les syndicats du secteur, il s'agissait d'une manifestation sans égal depuis 20 ans : une intersyndicale policière a défilé à Paris de la place la Bastille à la place de la République, ce 2 octobre, à partir de 12h30. Les organisateurs, cités par l'AFP, ont revendiqué 22 000 participants à la mobilisation.
Si la manifestation en a repris en partie l'intitulé, cette marche nationale de la colère, dûment déclarée en préfecture, n'était pas tout à fait du même acabit que le fameux mouvement spontané des «policiers en colère» qui avait marché sur les Champs-Elysées avant de prendre la direction de la place Beauvau et de l'Elysée, en dehors de tout mandat syndical, en octobre 2016, après les violences contre des policiers à Viry-Châtillon (Essonne).
Certaines thématiques centrales revenaient toutefois : réponse pénale à la délinquance, revalorisation du métier de policier, combat contre le malaise dans la profession qui se traduit notamment par le phénomène inquiétant du suicide (52 policiers se sont donné la mort en 2019).
«Les thèmes les plus importants, ce sont les conditions de travail, le manque de reconnaissance chez les policiers et surtout la réforme des retraites qui se profile [pour 2025]», a déclaré Rocco Consento, secrétaire départemental du syndicat Unité SGP police, interviewé par RT France.
Le secrétaire départemental de Paris pour @UNITESGPPOLICE , @RoccoContento espère que la colère policière sera entendue par le gvt pic.twitter.com/jRpktLPwkV
— Antoine B (@AntoineLaBoite) October 2, 2019
La thématique emblématique du suicide policier était d'ailleurs particulièrement mise en avant par les fonctionnaires en colère, comme le reporter de RT France, présent sur place, a pu le constater.
Le thème du suicide est omniprésent à la #marchedelacolere policière pic.twitter.com/7fjLVwtoQM
— Antoine B (@AntoineLaBoite) October 2, 2019
Participant inattendu, Eric Drouet s'est invité en marge du cortège accompagné de quelques Gilets jaunes : «Ça fait 10 mois qu’ils auraient dû nous rejoindre», a-t-il déclaré au sujet des policiers selon le journaliste Paul Conge présent sur place.
Le #Giletjaune@drouet_eric est présent à la manif des policiers à Paris pic.twitter.com/u6zUY038jE
— Antoine B (@AntoineLaBoite) October 2, 2019
Passant à leur niveau, des manifestants policiers ont entonné une Marseillaise comme l'a constaté un reporter de RT France.
Les policiers entonnent la Marseillaise à Paris en passant devant qq GJ soigneusement encadrés par des gendarmes mobiles pic.twitter.com/8C7Kaldbpb
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Arrivés sur la Place de la République, les manifestants ont entrepris un die in, couchés au sol, tandis que des huées et slogans de contre-manifestants se faisaient entendre.
Les policiers font un die-in place de la République à Paris pendant que des contre-manifestants chantent des hymnes des #GILETS_JAUNESpic.twitter.com/oZYZPGbURs
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Le journaliste Gaspard Glanz exfiltré du cortège puis interpellé
Le journaliste Gaspard Glanz a été écarté par le service d’ordre de la marche des policiers, après avoir provoqué les manifestants.
Le journaliste @GaspardGlanz est écarté de la #marchedelacolere à Paris pic.twitter.com/mTty3DLEA0
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Par la suite, le militant et journaliste Taha Bouhafs a rapporté que Gaspard Glanz avait été «définitivement interpellé, apparemment pour des raisons administratives sans lien avec la manifestation des policiers.»
IMPORTANT.
— Taha Bouhafs (@T_Bouhafs) October 2, 2019
Bon, @GaspardGlanz définitivement interpellé, apparemment pour des raisons administratives sans lien avec la manifestation des policiers.
Il est emmené dans un fourgon de police. @davduf@SNJ_nationalpic.twitter.com/0exLKkbROn
Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, qui s'exprimait, ce 2 octobre sur France 2, a tenté de désamorcer la crise en amont en déclarant : «Il y aura une modification de leur régime comme pour tous les Français, mais il y aura la prise en compte de la dangerosité de leur métier de policier.» Et de préciser : «Il faut faire la différence entre ceux qui sont dans un métier dangereux et l'ensemble des fonctionnaires du ministère de l'Intérieur qui ne sont pas confrontés aux mêmes réalités.» Le ministre a également annoncé qu'une rencontre serait organisée, le 18 octobre, avec le haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye, «pour reconnaître cette spécificité».
Les fonctionnaires de police bénéficient d'un système de bonification spéciale de retraite, dite quinquennale, qui leur offre une annuité (quatre trimestres) de cotisation tous les cinq ans. Selon les préconisations du rapport Delevoye, dans le futur système, les catégories dites «actives» (qui bénéficient de ce système) seront réservées aux agents exposés au danger, ce qui exclut a priori les emplois de bureau.
Lire aussi : Le syndicat de police Alliance manifeste au siège de La France insoumise (VIDEOS)