Sur Twitter, Taha Bouhafs s'écharpe avec des membres de la Licra et du Printemps républicain
Stéphane Nivet, communicant de la Licra et proche du Printemps républicain, aurait conseillé sur Twitter à Taha Bouhafs, qui cherchait un logement, de faire appel à «Jawad». Depuis, les membres du mouvement laïc et le militant s'apostrophent.
Le 10 mars, Taha Bouhafs a fait savoir sur Twitter qu'il avait modérément apprécié la pique que lui aurait lancée Stéphane Nivet, directeur de communication de la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra). Alors que le militant de La France Insoumise (LFI), en recherche de logement, avait lancé un appel sur Twitter en décembre 2018 pour louer un studio, le membre de la Licra lui aurait en effet conseillé de faire appel au célèbre logeur de terroristes du Bataclan, Jawad Bendaoud. «Un certain Jawad habitant à Saint-Denis a une solution à vous proposer», aurait ironisé Stéphane Nivet.
«Donc Stéphane Nivet, le directeur de la communication de la Licra qui se trouve aussi être membre du Printemps républicain, trouve pertinent d’assimiler les Arabes à des terroristes. C’est sensé être une association antiraciste. Je suis scandalisé. Des sanctions doivent être prises», s'est plaint celui qui avait filmé les violences d'Alexandre Benalla à Paris le 1er mai.
Donc @stephanenivet le directeur de la communication de la @_LICRA_ qui se trouve aussi être membre du @printempsrepub trouve pertinent d’assimiler les arabes à des terroristes.
— Taha Bouhafs (@T_Bouhafs) 10 mars 2019
C’est sensé être une association antiraciste.
Je suis scandalisé,
Des sanctions doivent être prises. pic.twitter.com/YethV1l59i
La polémique a ensuite enflé sur Twitter, Taha Bouhafs ne cessant de tweeter son indignation, en menaçant l'association, qui n'a pas répondu dans l'immédiat : «Eh la Licra, je vous le dis direct vous avez intérêt à répondre, car là vous êtes tous allés trop loin, je ne laisserai pas passer. Vous pensez que votre directeur de com Stéphane Nivet peut me traiter de terroriste comme ça sans aucune conséquence ?»
Un certain Jawad habitant à Saint-Denis a une solution à vous proposer
Taha Bouhafs s’est attiré plusieurs soutiens sur Twitter, dont celui de Madjid Messaoudene, élu de Seine Saint-Denis.
L'un des principaux trolls du printemps républicain se trouve être le directeur de la communication de la LICRA.
— Madjid Messaoudene (@MadjidFalastine) 10 mars 2019
Du coup on comprend tout de suite mieux pas mal de choses. Et pourquoi la LICRA est silencieuse quand des musulman.e.s sont victimes de discriminations. pic.twitter.com/MKawar9f77
Le 11 mars, le compte Twitter de Stéphane Nivet n'était plus accessible, pour une raison inconnue.
Les membres du Printemps républicain, mouvement politique visant à défendre la laïcité, et dont Stéphane Nivet se présentait sur Twitter comme le référent à Lyon, ont été prompts à réagir.
Amine El-Khatmi, son président, a traité Taha Bouhafs de «petit roquet insoumis et mythomane professionnel». Laurent Bouvet, son co-fondateur, a qualifié Taha Bouhafs de «militant professionnel de l'indigénisme».
Vous l’attiendiez ?
— Taha Bouhafs (@T_Bouhafs) 11 mars 2019
La voilà la réaction du @printempsrepub , comme d’habitude tout les cadres twettent en chœur en moins de 30 minutes les éléments de langage qu’ils se sont échangés.
Votre petit jeu ne marche plus.
Votre petite secte raciste est a bout de souffle.#Licrapic.twitter.com/BQYEwzk6UP
La @_LICRA_ est aujourd'hui la cible d'une campagne de calomnies et d'un harcèlement en ligne de la part de la petite troupe indigéniste rangée derrière l'activiste professionnel de la @FranceInsoumise@T_Bouhafs dont la haine de tout ce qui ne pense pas comme lui est le moteur.
— Laurent Bouvet (@laurentbouvet) 11 mars 2019
S'en est suivie une passe d'armes entre Laurent Bouvet et Taha Bouhafs, où ont fusé les noms d'oiseaux tels que «guignol d'époque» ou «pauvre troll errant».
Le seul endroit où vous êtes colonisé, c'est visiblement dans votre tête. Etre un guignol d'époque ne vous suffit pas, il vous faut absolument aussi être en position de victime. Problème : la haine ne fait pas la victime. https://t.co/iOSXEHPcRf
— Laurent Bouvet (@laurentbouvet) 11 mars 2019
Tu deviens gênant.
— Taha Bouhafs (@T_Bouhafs) 11 mars 2019
Pauvre troll errant. https://t.co/DntmplPFkx
Les affrontements rhétoriques entre la Licra et Taha Bouhafs avaient débuté le 18 février, lorsque Benoît Hamon, ancien candidat du parti socialiste à la présidentielle, avait établi sur Twitter que le «sale sioniste» lancé à Alain Finkielkraut lors d'une manifestation de Gilet jaune signifiait en réalité «sale Juif». Taha Bouhafs avait alors répliqué que le politique n'«avait pas envie d'être privé de petits fours» au dîner du CRIF. La Licra y avait vu une allusion aux fours crématoires des camps nazis.
Sale sioniste veut dire sale juif ?
— Taha Bouhafs (@T_Bouhafs) 18 février 2019
Sacré Benoit, c’est bientot le dîner du CRIF, et t’as pas envie d’être privé de petits fours, je comprends. https://t.co/RzVPZ9G8Rh