Manifestations d'agriculteurs: des «feux de la colère» pour dénoncer un «malaise dans la profession»
- Avec AFP
Afin de dénoncer le «malaise» du monde agricole, la FNSEA avait appelé à déclencher des «feux de la colère» sur le tout le territoire. Ils entendent protester contre les zones de non-traitement mais aussi faire connaître le milieu agricole.
Quelques centaines d'agriculteurs ont procédé dans la soirée du 23 septembre à des actions «feux de la colère», incendiant palettes, bottes de paille et souches, afin d'exprimer le «malaise» du monde agricole, à l'appel de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs (JA).
Rendez-vous ce soir pour allumer les feux de colère pour dire non aux ZNT ! https://t.co/AIHF6U1RKy
— 🌾 FDSEA du Pas-de-Calais 🌾 (@FDSEA62) September 23, 2019
En Ile-de-France, des feux étaient allumés dans une demi-douzaine de lieux, dont deux dans le Val d'Oise, trois dans les Yvelines, et un dans l'Essonne, selon Amandine Muret-Beguin, céréalière, secrétaire générale des JA d'IDF-Ouest, jointe au téléphone par l'AFP. «On a appelé ça les feux de la colère, mais aussi les feux du désespoir, pour faire ressentir le malaise ambiant qu'il y a dans la campagne, et cet acharnement qu'on peut subir au quotidien», a-t-elle déclaré. Selon elle, sur chaque site, une bonne vingtaine d'adhérents devaient entretenir les feux une bonne partie de la nuit.
En Essonne, Damien Greffin, président de la FDSEA Ile-de-France revendiquait une quarantaine de manifestants à Etampes, avec une dizaine de tracteurs et des feux de palettes allumés. «Le monde agricole est stigmatisé au quotidien» et dernièrement, le projet de mise en place de zones de non-traitement (ZNT) destinées à protéger les populations contre les dangers potentiels des pesticides «a mis le feu aux poudres», a expliqué Damien Greffin par téléphone.
Dans d'autres régions, des opérations du même type ont été organisées : dans la Marne, dès 17h, deux manifestations ont eu lieu à Witry-les-Reims, sur la route menant à Charleville-Mézières, avec environ 70 personnes selon la FDSEA, et Sainte-Ménehould, avec une dizaine de personnes.
En Haute-Garonne, des petits groupes devaient également allumer des feux à partir de 21h dans des champs proches de trois ou quatre communes rurales autour de Toulouse, selon Xavier Dayde, secrétaire général adjoint de la FDSEA 31. Une information confirmée par des images de La Dépêche du Midi.
A Capens prés de #toulouse les #agriculteurs en colère ont investi un rond point et déversé du fumier des pneus et du foin pour y mettre le feu. Ils dénoncent le projet de zone anti-pesticides du gouvernement pic.twitter.com/GEsUif2ZK3
— La Dépêche du Midi (@ladepechedumidi) September 23, 2019
Dans le Pas-de-Calais, à Coquelles, à l’approche du tunnel sous la Manche, environ 70 agriculteurs locaux avaient allumé un feu en plein champ et positionné une vingtaine de tracteurs autour d'un rond-point, sans bloquer les accès, a constaté un correspondant de l'AFP.
— 🌾 FDSEA du Pas-de-Calais 🌾 (@FDSEA62) September 23, 2019
A Calais, une manifestation de même type, sans blocage ni heurts, se déroulait au rond-point proche de l'hôpital de la ville.
Les agriculteurs sont mobilisés pour les feux de la colère 🔥 https://t.co/godXZf0cUv
— 🌾 FDSEA du Pas-de-Calais 🌾 (@FDSEA62) September 23, 2019
Les agriculteurs étaient également réunis sur la plage de Boulogne-sur-Mer.
Le « feu de la colère » allumé par les agriculteurs sur la plage de Boulogne. « Marre d’être pris pour les moutons noirs » dit la trentaine d’exploitants présents. #agriculturepic.twitter.com/Xzhtf32G9L
— Thomas Diquattro (@ThomasDiquattro) September 23, 2019
Les agriculteurs entendaient protester contre les ZNT, mais pas seulement. «Ça a été la goutte d'eau. On se fait déjà pas mal attaquer quotidiennement sur nos pratiques, alors que le gouvernement admet qu'on a l'agriculture la plus durable au monde, donc c'est un non-sens», a indiqué Amandine Muret-Beguin, aux abords de l'A13, dans le secteur de Mantes. «Je pense qu'il y a une méconnaissance du milieu agricole», a-t-elle déploré, invitant les gens à «venir discuter dans les fermes, avec les agriculteurs». «On ne compte pas bloquer, ce n'est pas l'objectif», a indiqué cette agricultrice des Yvelines, qui prévoit de poursuivre ces feux «toute la semaine» : «après, s'il faut continuer, le désespoir est tellement présent qu'on continuera».
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