«Unité nationale» : Le Pen exclut l'union des droites, et tend la main aux souverainistes de gauche

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Marine Le Pen a lancé la campagne du RN pour les municipales lors d'un meeting de rentrée. Une échéance qu'elle voit comme «un mousqueton supplémentaire» pour parvenir à l'Elysée. Elle a notamment fait un appel du pied aux «souverainistes de gauche».

Marine Le Pen a fait sa rentrée à Fréjus (Var) le 15 septembre avec un meeting devant les militants et cadres du Rassemblement national (RN). Offensive, l'actuelle présidente du parti a donné un ton présidentiel à son discours, délivrant un programme et une stratégie pour la conquête du pouvoir. Plus surprenant, elle a également dynamité indirectement les perspectives de sa nièce Marion Maréchal qui, depuis plusieurs semaines, prépare le terrain à un retour politique. Marine Le Pen a ainsi été claire, prévenant que le RN ne soutiendrait pas les démarches prônant l'union des droites, chère à l'ancienne députée du Vaucluse.

«Nous entendons beaucoup parler d'union avec la droite mais nous voulons, nous, aller vers la fraternelle ambition de l'union nationale», a déclaré la parlementaire du Pas-de-Calais. Sous les applaudissements, elle poursuit : «L'union nationale avec un projet d'unité nationale. Et, après tout, quoi de plus normal pour des nationaux.» Une remarque qui torpille donc toute remise en cause du schéma établi – la sortie du clivage gauche/droite – par Marine Le Pen, depuis son accession à la présidence du RN en 2008. Marion Maréchal, pour sa part, n'a jamais caché sa volonté de réunir dans une «grande coalition», une «droite populaire» issue des Républicains (LR) et le Rassemblement national (RN).

Marine Le Pen argumente : «Dans les crises graves – qui peut nier que le pays traverse [une crise grave] – les Français savent qu'il faut se rassembler, que les étiquettes partisanes sont un petit peu réductrices, que le pays a besoin de toutes les énergies, de tous, sans exclure personne.» «Tous les Français d'où qu'ils viennent ont vocation à nous rejoindre et à participer au combat pour le redressement de la France», prolonge-t-elle, évoquant en outre la possibilité pour le RN de cautionner des fusions de listes entre les deux tours des prochaines municipales. «Nous y sommes ouverts», assure-t-elle.

«Ce combat municipal nous le mèneront avec tous ceux qui partagent avec nous le désir d'un renouvellement local et national [...] avec tous ceux qui ont la patrie au cœur», appuie-t-elle également, listant quelques ralliements justifiant l'union avec des politiques de tout bord. Elle a d'abord tendu la main à «la droite bonapartiste car compatible» avec les valeurs du RN, saluant au passage Thierry Mariani et Jean-Paul Garraud (deux anciens députés Les Républicains ralliés au RN en 2019). Marine Le Pen a aussi honoré «la droite enracinée» en validant une liste de Daniel Philippot du Centre national des indépendants et paysans (CNIP) dans les Alpes-Maritimes.

Appel à la gauche : Marine Le Pen met en étendard l'ex-insoumis Andréa Kotarac

Dans cette logique, Marine Le Pen mise sur le ralliement de «souverainistes de gauche» : «Ils viendront aussi de la gauche, parce que les souverainistes de gauche sont orphelins. J'ai d'ailleurs personnellement demandé à notre ami Andréa Kotarac de s'engager lors de ces futures municipales.» André Kotarac est un ancien militant de La France insoumise, élu au conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes. Il avait annoncé le 14 mai son départ de La France insoumise (LFI) et son projet de voter pour la liste du Rassemblement national (RN) aux élections européennes.

Nos maires ont montré que la gestion par des maires RN, ça fonctionne

Pour l'ancienne candidate à la présidentielle, les ralliements «viendront aussi de la société civile comme l'a fait Hervé Juvin aux élections européennes». «Et même militaire, comme à Carpentras, avec l'ancien major général de l'armée de terre, le général de La Chesnay, sans étiquette, qui conduira une liste de rassemblement que nous soutiendrons», vante-t-elle, s'exclament par voie de conséquence que «la séquence électorale qui s'ouvre peut [...] et doit marquer un tournant».

Evoquant directement les municipales de 2020, elle atteste qu'«une élection n'est pas une corvée mais une chance», un «rendez-vous avec le peuple». «Chaque scrutin doit permettre à notre famille politique d'accrocher un mousqueton supplémentaire sur la paroi qui mène au sommet [...] l'Elysée», avertit-elle. Elle a d'ailleurs félicité les municipalités administrées par le RN qui auraient respecté avec succès les programmes du parti durant leur mandature : «Nos maires ont montré que la gestion par des maires RN, ça fonctionne.» «Avec un travail sérieux, [nos maires] sont arrivés à convaincre beaucoup de Français», a-t-elle ensuite renchéri au micro de RT France.

Nous montons les marches les unes après les autres avec l'objectif d'arriver au pouvoir

Lors des précédentes élections, en 2014, le RN avait empoché une dizaine de villes mais c'est plus d'une vingtaine de communes que le parti soutient ou administre, à l'image de la ville de Béziers dirigée par Robert Ménard, non étiqueté RN mais appuyé dans son action par le parti. Le Monde a estimé que 193 communes de plus 3 500 habitants – essentiellement dans le Nord, le Pas-de-Calais et le pourtour méditerranéen – pouvaient être potentiellement remportées par le RN en mars 2020. Marine Le Pen a par ailleurs confié à RT France, qu'avec les élections départementales et régionales, qui suivront en 2021, «ce sont des marches que nous montons les unes après les autres avec l'objectif d'arriver au pouvoir».

BG

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