80 policiers et gendarmes menacés de mort : les dessous de l'enquête

80 policiers et gendarmes menacés de mort : les dessous de l'enquête© LUDOVIC MARIN Source: AFP
La police patrouille en amont du G7 à Biarritz le 23 août (image d'illustration).
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Un quadragénaire qui avait annoncé son intention de s'en prendre à des membres des forces de l'ordre a été interpellé à son domicile au sud de Clermont-Ferrand. La source qui a permis son arrestation révèle à RT France les dessous de l'enquête.

Comme l'a dévoilé le journal Le Parisien le 24 août, un homme de 43 ans a été écroué après avoir été interpellé dans une commune situé entre Saint-Flour et Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme. Avant son arrestation, le suspect avait «sélectionné 80 policiers et gendarmes en glanant des noms au hasard sur les réseaux sociaux tel LinkedIn», selon le quotidien francilien.

Alertée par une personne solidaire des forces de l'ordre qui avait échangé sur les réseaux sociaux avec le suspect, une des principales sources de l'enquête a livré de nombreuses captures d'écran aux autorités. Son geste a permis l'arrestation de ce quadragénaire qui avait annoncé son intention de tuer des fonctionnaires de police et des gendarmes. Pour RT France, cette source a accepté de relater l'affaire.

Les enquêteurs ont retrouvé des photos de membres de la brigade anti-criminalité de Nantes avec leurs adresses personnelles

Selon Guillemette [prénom modifié pour des raisons de sécurité], «un gros coup était en préparation» et les menaces étaient devenues explicites : «J'ai vu les captures d'écran, le mec envoyait à une pauvre femme paniquée des photos de policiers et précisait : "Ceux-là, ils sont morts" ou encore : "On va les tuer". C'est allé très loin, il avait répertorié les noms et les adresses des fonctionnaires et il avait des images d'eux dont certaines n'avaient même pas l'air de venir des réseaux sociaux.»

Si, comme le précise Le Parisien, 80 membres des forces de l'ordre étaient dans le viseur du suspect, les derniers messages ont probablement précipité la réaction des autorités, qui ont craint une action imminente, ainsi que l'explique Guillemette : «La personne qui recevait ces messages est une femme d'un certain âge, elle commençait à avoir très peur parce qu'elle l'avait hébergée par le passé et il savait où elle habitait. Au départ, il s'était présenté comme légionnaire, mais après qu'il a quitté son domicile, ils ont gardé le contact et au fil des discussions, il a révélé qu'il était en fait "ACAB", comme elle dit [acronyme de "all cops are bastards", un signe de ralliement de la mouvance anarcho-autonome]. Au mois d'août, il s'est avéré qu'il avait repéré quatre policiers, en particulier dans la zone de Nantes, et il lui a assuré qu'ils allaient bientôt être gravement blessés.»

La source de l'enquête a alors rassemblé toutes les preuves dont elle disposait, en l'espèce des captures d'écran reproduisant des échanges entre le suspect et la personne qui l'avait hébergé par le passé, et les a envoyées à la hiérarchie policière nantaise qui a promptement réagi.

Il envoyait des photos de policiers et précisait : "Ceux-là, ils sont morts" ou encore : "On va les tuer"

Les enquêteurs de la section recherche de Clermont-Ferrand ont été saisis et ont rapidement localisé le domicile du suspect avant de l'interpeller et de saisir son matériel informatique. L'homme avait déjà été condamné à de la prison avec sursis pour avoir menacé d'autres personnes, il a donc été écroué.

Guillemette détaille : «Ils ont bien fouillé et ont retrouvé des photos de membres de la brigade anti-criminalité de Nantes avec leurs adresses personnelles et tout. J'ai eu très peur quand j'ai vu tout cela. La dame était totalement paniquée aussi, il avait porté un bracelet électronique par le passé, il y avait un passif psychiatrique aussi... Nous avons dû nous y prendre à plusieurs pour permettre cette enquête. Nous soutenons tous les forces de l'ordre et nous sommes très contents d'avoir été écoutés !»

Lire aussi : Un gendarme se suicide à Nîmes : les associations alertent et désespèrent d'être entendues

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