En marge du G7, ONG et journalistes dénoncent des contrôles abusifs et des arrestations arbitraires
Mobilisées en nombre en prévision des manifestations anti-G7, les forces de l’ordre ont procédé à de multiples contrôles et, parfois, arrestations. Des observateurs de la LDH et d'Amnesty affirment notamment avoir été concernés.
En prévision des manifestations anti-G7 auxquels ont pris part militants anticapitalistes, écologistes, altermondialistes ou encore Gilets jaunes, un important dispositif de sécurité a été déployé dans plusieurs localités du sud-ouest pour sécuriser la rencontre entre les différentes délégations. Avant l’ouverture du sommet le 24 août dans la ville de Biarritz, le ministère de l’Intérieur avait annoncé la mobilisation de 13 200 policiers et gendarmes appuyés par «des forces militaires».
Présents lors de différentes mobilisations contre ce rendez-vous diplomatique, des journalistes français et étrangers ont dénoncé l'application à leur encontre de mesures jugées arbitraires de la part des forces de l’ordre. Ce fut notamment le cas dans la ville de Bayonne, théâtre de deux manifestations les 24 et 25 août.
#G7 - Contrôle par la CDI de Bordeaux en BRAVM :
— Clément Lanot (@ClementLanot) August 25, 2019
Malgré ma carte de presse et mon accréditation G7 : impossible de rentrer dans le vieux Bayonne avec mon masque à gaz qui n’est pas considéré (?) comme une protection. pic.twitter.com/K5FsqY5m8U
@davduf des journalistes peuvent passer le pont du génie. Je suis bloquée. Aucune explication. Carte de presse et accréditation en ma possession
— Chloé Rébillard (@ChloeRebillard) August 24, 2019
Certaines équipes se seraient même vues confisquer leur matériel de protection.
De nombreux journalistes étrangers - détenteurs d’une carte de presse internationale - sont contrôlés dans le Petit Bayonne. Les forces de l’ordre confisquent leur matériel de protection @A2PRLpic.twitter.com/hdwNJqxM9J
— Boris Kharlamoff (@BorisKharlamoff) August 24, 2019
D’autres journalistes ont pointé le comportement agressif dont auraient fait preuve des membres des forces de l’ordre : «Ici on parle français ou on parle pas», aurait lancé un policier à l’encontre d’un journaliste qui échangeait alors avec ses confrères allemands.
Avec 3 journalistes allemand, contrôle agressif de la BRAV et insultes de car on parlait anglais. "Ici on parle français ou on parle pas"
— Maxime Reynié (@Maxime_Reynie) August 25, 2019
Puis blagues crasseuses et racistes.#G7Biarritz#g7#amour
Sur Twitter, le journaliste indépendant David Dufresne a ainsi décompté au moins 12 cas litigieux.
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«Tentatives d’intimidations»
A l’indignation des journalistes, s’est ajoutée celle de plusieurs ONG, dont la Ligue des droits de l’Homme (LDH), qui a annoncé que l'une de ses membres ainsi que des «observatrices des pratiques policières dûment identifiées avec leurs chasubles de la LDH» avaient été arrêtés par les forces de l’ordre au cours de ces dernières 48 heures.
Dans un communiqué publié le 25 août, la LDH écrit : «Eléonore, membre de la direction nationale de la LDH, Camille et Natti ont été placées en garde à vue pour "participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations" en raison de la possession de matériel de protection dans leurs sacs [casques et lunettes]». A cette même occasion, l'organisation dénonce en outre des «tentatives d’intimidations» ainsi que des «procédures autorisées par le procureur de la République de Bayonne». L'ONG accuse les autorités de vouloir «dissuader des missions d’observations citoyennes qui sont organisées par la LDH et ses partenaires depuis plusieurs mois lors des mouvements sociaux afin d’éclairer les stratégies de maintien de l’ordre et les violences connues sur la base de faits dûment constatés».
[Communiqué #LDH]
— LDH France (@LDH_Fr) August 25, 2019
Plusieurs membres de la #LDH observatrices des pratiques policières et dûment identifiées avec leurs chasubles ont été abusivement arrêtées hier dans le cadre du #ContreG7 ! #LibertédObserver
➤ https://t.co/AqhvgkB2axpic.twitter.com/JFeAuX1GlE
Même tonalité du côté d’Amnesty international, qui a entre autres rapporté que certains de ses membres avaient été «arrêtés, fouillés puis bloqués près de deux heures par les forces de l'ordre sur un parking de la ville de Bidart», à quelques kilomètres de Biarritz, où une manifestation de Gilets jaunes était prévue.
#G7 : nos observateurs sur place ont été arrêtés, fouillés puis bloqués près de 2 heures par les forces de l'ordre sur un parking de la ville de Bidart. pic.twitter.com/Zml1VbAgNL
— Amnesty France (@amnestyfrance) August 25, 2019
«Après avoir été bloqué pendant cinq heures dans une ville assiégée inutilement par la police, nous avons finalement quitté Bayonne. Plus de 65 personnes ont été arrêtées aujourd'hui [le 24 août], la moitié a été placée en détention provisoire», a déploré de son côté Marco Perolini, chercheur au sein de l'organisation non gouvernementale.
Selon la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, 68 personnes ont été interpellées le 24 août, en marge de la première journée du sommet, et certaines étaient encore en garde à vue ce 25 août.
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