L'homme qui aurait été étranglé par un agent de la BAC à Nantes livre sa version des faits

L'homme qui aurait été étranglé par un agent de la BAC à Nantes livre sa version des faits© Jean-François Monier Source: AFP
Un manifestant interpellé à Nantes, le 3 août 2019 (image d'illustration).
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L'individu dont l'interpellation violente à Nantes avait suscité l'indignation, a été retrouvé. Bruno Kaïk, 51 ans, témoigne de son hospitalisation après avoir été retrouvé inconscient sur la voie publique. Sa version contredit celle de la police.

On peut désormais mettre un nom sur le visage de cet homme, maintenu au sol par un agent de la BAC qui le tient par le cou sur un cliché pris le 3 août, en marge d’une manifestation contre les violences policières organisée à Nantes, après la mort de Steve Maia Caniço le soir de la fête de la musique. Bruno Kaïk, 51 ans, traducteur de langue anglaise et habitant de La Rochelle a en effet livré son témoignage au site CheckNews de Libération, qui a pu le retrouver.

Contacté par la cellule du quotidien, le Service d’information et de communication de la police (Sicop) avait affirmé, le 5 août, que Bruno Kaïk avait «jeté une bouteille en verre contre un policier». Un acte que reconnait le principal intéressé. «J’ai jeté cette bouteille en verre vide, alors que j’étais à une trentaine de mètres des policiers, dans leur direction. Effectivement, elle a éclaté devant les policiers, à quelques mètres d’eux, mais c’était plus symbolique qu’autre chose. Il n’y avait aucune intention de blesser. Dans tous les cas, leur réaction a été complètement disproportionnée», explique-t-il à CheckNews.

Lire aussi : Nantes : manifestation en hommage à Steve et contre les violences policières

Bruno Kaïk «violemment strangulé jusqu'à l’étouffement» ?

Mais surtout, il conteste la version du Sicop selon laquelle son hospitalisation après l’interpellation serait due au fait «qu’il était incommodé par les gaz lacrymogènes». «A l’abri des camions, où j’ai été traîné ensuite, j’ai reçu d’autres coups. J’ai été violemment strangulé jusqu'à l’étouffement par un membre de la BAC. Avant de m’évanouir et de rester inconscient pendant plusieurs minutes», réplique Bruno Kaïk, toujours auprès de Libération. C’est d’après lui la violence des agents de la brigade qui aurait conduit à sa prise en charge par les pompiers.

Après son interpellation filmée dans un contexte tendu, une autre vidéo montre Bruno Kaïk suffoquer, menotté, au pied d'un agent.

Hospitalisé au CHU de Nantes pendant plusieurs heures, le quinquagénaire a transmis au site du quotidien son rapport d’observation médical dans lequel il est fait état que celui-ci a été retrouvé «inconscient sur la voie publique», ce qui l’a conduit à être «amené par les pompiers en urgence». Autre point de divergence, donc, puisque les forces de l'ordre affirmaient l'avoir amené elles-mêmes à l'hôpital.

Le document précise par ailleurs l’absence de «prise de toxiques» pouvant être à l’origine de sa perte de connaissance. Bruno Kaïk confirme : «Ce qui a conduit à mon inconscience, ce sont bel et bien les maltraitances policières».

Une plainte pourrait être déposée

Bruno Kaïk rapporte à CheckNews vouloir porter plainte contre «toute la chaîne de commandement, de l’officier de la BAC jusqu’au président de la République, qui est le chef des armées et a autorisé ces dérives».

Si l’AFP, de son côté, avait noté, citant le Sicop, que le certificat médical produit mentionnait «0 jour d’ITT», l’interpellé explique au quotidien : «Je ne suis pas salarié, je n’ai donc pas demandé d’arrêt de travail.» Ce père de famille se définit comme «fervent adepte de la non-technologie», assurant qu’il n’avait pris part à aucune manifestation des Gilets Jaunes. «Je suis en train de devenir une figure de la contestation, mais ce n’était pas du tout l’objectif», conclut-il, toujours auprès de CheckNews.

Après plusieurs heures d'hospitalisation, Bruno Kaïk a ensuite été placé en garde à vue durant 24 heures, puis relâché. Une enquête préliminaire se poursuit.

Lire aussi : L'image d'un policier semblant étrangler un homme a bien été prise à Nantes lors d'une manifestation

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