Qui est l'imam controversé blessé dans la fusillade devant une mosquée à Brest ?

Qui est l'imam controversé blessé dans la fusillade devant une mosquée à Brest ?© Fred Tanneau
L'imam Rachid Abou Houdeyfa a reçu un diplôme universitaire en Religions, droit et vie sociale.
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Rachid El-Jay, l'une des deux victimes blessées par balles devant une mosquée bretonne, avait défrayé la chronique il y a plusieurs années en condamnant la musique ou les femmes non-voilées. Depuis, d'aucuns affirment qu'il a radicalement changé.

Alors que plusieurs coups de feu ont été tirés devant la mosquée Sunna de Pontanézen à Brest le 27 juin, faisant deux blessés légers, dont l'imam des lieux, Rachid El-Jay, l'étrange profil de ce dernier refait surface. L'homme, également connu sous le nom de Rachid Abou Houdeyfah, est en effet connu pour ses propos extrêmes.

Dans plusieurs vidéos à succès diffusées sur Internet, on le voyait en effet, en 2015, tenir des propos radicaux devant un public parfois composé d'enfants. A titre d'exemple, il condamnait notamment la musique, «créature du diable» : à celui qui en écoutait, il assurait qu'«Allah le transforme[rait] soit en porc soit en singe». En période d'attentats terroristes, il avait notamment condamné les femmes qui sortaient dans la rue «sans leur hijab» et donc «sans leur dignité», allant jusqu'à voir dans cette  «négligence» la cause d'éventuelles agressions.

Ceux qui aiment la musique seront transformés en singes et en porcs

Ces vidéos polémiques avaient choqué l'opinion... et jusqu'au chef de l'Etat lui-même. François Hollande, président à l'époque, avait alors déclaré que la mosquée de Rachid El-Jay avait été fermée – ce qui n'était pas le cas. En réalité, l'établissement avait certes fait l'objet d'une perquisition administrative quelques jours après les attentats du 13 novembre 2015, mais aucun individu n'avait été interpellé et le lieu était demeuré ouvert au culte, après que la perquisition avait été classée sans suite. Quant à l'imam, il avait toutefois fait l'objet d'une surveillance attentive, notamment quant à ses ressources financières et celles de son école coranique.

Peu de temps après cette exposition médiatique peu reluisante, Rachid El-Jay avait tenu à faire évoluer son image. Rasé de près, la tête nue, arborant des vêtements ordinaires, il était apparu dans de nouvelles vidéos au ton résolument plus mesuré. Il avait en outre suivi une formation «Religions, droit et vie sociale» à l'université de Rennes. Son but ? «Assurer une formation civique et citoyenne, notamment pour former des référents laïcité dans divers domaines de la vie professionnelle ou associative.»

D'aucuns jugent depuis que Rachid El-Jay a sincèrement changé sa vision du monde, passant d'une doctrine salafiste d'inspiration pro-saoudienne à une approche républicaine de l'islam, selon eux plus respectueuse de la laïcité. En août 2016, il a d'ailleurs fait l'objet de menaces de la part des djihadistes de Daesh, de quoi prouver sa sincérité selon le délégué général du Conseil français du culte musulman (CFCM) et président de l'observatoire national contre l'islamophobie, Abdallah Zekri : «Rachid El Jay a déjà été menacé par Daesh car il a des discours en phase avec les valeurs de la République. S'il était pour le fondamentalisme, Daesh l'aurait félicité.»

L'auteur de l'attaque perpétrée le 27 juin, un certain Karl F., âgé de 22 ou 21 ans selon les sources, avait adressé un courrier de menaces à une autre mosquée, dans lequel il évoquait un futur passage à l'acte. On ignore pour l'instant les réelles motivations de ce jeune homme qui s'est ensuite suicidé, même s'il est d'ores et déjà décrit comme souffrant de «troubles psychologiques». 

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