Pied tranché, coups de machette : une «brigade anti-BAC» terrorise un quartier de Mayotte
Des rixes entre bandes de jeunes rivales ont fait deux blessés graves dans l'est du département d'outre-mer. Armés de machette, de bâtons cloutés ou encore de battes de base-ball, les assaillants ont semé la terreur dans la ville de Mamoudzou.
A Passamainty, un quartier de la ville de Mamoudzou dans le département d'outre-mer (DOM) de Mayotte, un gang qui s'est baptisé brigade anti-BAC («BAB») mène des expéditions punitives contre des bandes rivales et défie les forces de l'ordre – et en particulier la Brigade anti-criminalité (BAC).
La chaîne locale de France Télévision Mayotte La Première rapporte sur son site que le soir du dimanche 16 juin que la «bande de jeunes» avait grièvement blessé deux personnes à coups de machette. L'une d'elle a eu le pied tranché tandis que l'autre a eu le corps lacéré, selon la même source. D'après Le Journal de Mayotte, un des deux jeunes hommes a reçu des coups dans son propre domicile.
Les membres de la BAB auraient voulu en découdre avec leurs rivaux.
Le lendemain, le 17 juin, la brigade anti-Bac a tabassé à coups de batte de base-ball un adolescent de 16 ans.
Actes ignobles et de barbarie
Conseiller départemental et ancien président du département de Mayotte, Daniel Zaïdani a dénoncé des «actes ignobles et de barbarie». En appelant au préfet, l'élu affirme que des battes de base-ball ainsi que des armes telles que des bâtons munis de clous ont été utilisées. «Ces violences juvéniles [...] menacent sérieusement l’équilibre fragile de notre société», a-t-il encore mis en garde.
Mayotte toujours en proie à l'insécurité
Le chef supposé de cette «BAB», multirécidiviste, avait été interpellé par la police mais, selon Mayotte La Première, relâché quelques jours plus tard par la justice, au grand dam des syndicats de police. Face à la gravité des faits survenus à Passamainty, le cadi de Passamainty (juge musulman de droit coutumier), les imams ainsi que les fundis (maîtres d'école coranique) ont convoqué les habitants à une réunion publique le 19 juin 2019, selon Le Journal de Mayotte.
Excédés par l'insécurité qui règne dans l'île, sujette par ailleurs à une forte pression migratoire en provenance des Comores voisines, les Mahorais étaient descendus dans la rue en 2018 pour exiger que les autorités prennent des mesures.