Mayotte : la mobilisation contre l'insécurité ne faiblit pas, Girardin va se rendre sur place
Grève générale, barrages routiers, menace des élus sur la tenue de législatives : les habitants de Mayotte poursuivent leur mobilisation contre l'insécurité et espèrent faire bouger l'exécutif. La ministre de l'Outre-mer se dit prête à s'y rendre.
Trois semaines après avoir commencé, la mobilisation ne faiblit pas à Mayotte, où la population continue de manifester contre l'insécurité grandissante sur l'île. La grève générale se poursuit et de nouveaux barrages ont été érigés le 8 mars pour bloquer les routes du département, alors qu'une mobilisation avait rassemblé la veille des milliers de personnes dans le chef-lieu de l'île, Mamoudzou.
#Mayotte: Plusieurs barrages déjà érigés sur les carrefours stratégiques de l'île. Ici au carrefour Ngwezy déjà animé. pic.twitter.com/mFjx707q5d
— Mayotte la 1ère (@mayottela1ere) 9 mars 2018
Parlementaires, maires et élus départementaux se sont également joints au mouvement, précisant dans un communiqué que «les collectivités locales [seraient] fermées jusqu'à nouvel ordre». Plusieurs maires ont par ailleurs déjà annoncé leur refus d'organiser l'élection législative partielle des 18 et 25 mars. Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, a cependant fait savoir le 7 mars que «l’Etat pourvoira au fait que nous puissions organiser matériellement et opérationnellement le scrutin» et ce «même si les 17 maires refusent d’organiser l’élection».
Journée île morte : les gens arrivent petit à petit. Les élus sont en tête de file. #Mayotte#GreveGeneralepic.twitter.com/EzuI8z5EWK
— Abby Said Adinani (@Bee_Mondroha) 7 mars 2018
Parallèlement aux barrages de la population, les gendarmes sont intervenus pour lever des barrages «sauvages» qui avaient été érigés par des jeunes parfois violents, comme à Koungou et à Tsoundzou.
#Mayotte : Le barrage de Koungou levé par les gendarmes. pic.twitter.com/9v23YYMJDy
— Mayotte la 1ère (@mayottela1ere) 8 mars 2018
Conséquence des barrages routiers, le service des consultations externes du Centre hospitalier de Mayotte a été fermé le 8 mars «par manque de personnels», selon le service communication de l'hôpital.
Faire «réagir l'exécutif»
Excédés par l'insécurité qui règne sur l'île, sujette à une forte pression migratoire en provenance des Comores voisines, les habitants comptent ainsi faire «réagir l'exécutif», comme l'a confié Foumo Silahi un des porte-paroles du mouvement, cité par Mayotte Hebdo. Discrète sur la situation jusqu'à présent, avec simplement la promesse d'organiser une «conférence sur l'avenir de Mayotte», la ministre de l'Outre-mer Annick Girardin s'est engagée le 9 mars sur RMC à se rendre sur place rapidement. «Je suis prête à partir. Je pars à Mayotte, si le dialogue est possible, je suis toujours là où je peux être la plus utile», a-t-elle soutenu.
"Si le dialogue est possible sur le territoire, je serai à Mayotte après la rentrée des classes lundi"
— RMC (@RMCinfo) 9 mars 2018
➡ @AnnickGirardin, ministre des Outre-mer #BourdinDirectpic.twitter.com/K5EIi1ofQa
De leur côté, les manifestants menacent de durcir le mouvement dès le 12 mars, et prévoient notamment «l'encerclement de Mamoudzou», la plus grande ville de l'archipel, et, avec elle, les relais de l'Etat, comme la préfecture, ou encore l'aéroport.