Gilles Le Gendre forcé de réagir à un tweet polémique de la liste Renaissance
Un tweet du compte de la liste Renaissance sous-entendait que le père de Gilles Le Gendre l'avait converti à la cause européenne à sa sortie d'un camp de prisonniers allemand. Le chef des députés LREM a démenti cette information.
Gilles Le Gendre, le patron de La République en Marche (LREM) à l'Assemblée nationale, a dû démentir une approximation malvenue produite par le compte Twitter de la liste Renaissance (la liste de la majorité présidentielle) pour les élections européennes. La formulation d'un tweet laissait entendre que son père lui avait professé l'amour de l'Europe dès sa sortie de camp de prisonniers allemand de la Seconde guerre mondiale. Or le chef de file des marcheurs ne pouvait pas recevoir un tel enseignement en 1945, puisqu'il n'a vu le jour qu'en 1958...
«Celui qui m’a inculqué le rêve européen, c’est mon père. Il était un officier français emprisonné en Allemagne pendant la guerre. Quand il est rentré, il m’a dit : "Il faut construire l’Europe"», avait formulé l'équipe de campagne dans le tweet, selon une interprétation aussi émotionnelle qu'abusive de la vidéo de Gilles Le Gendre qu'elle a diffusée.
« Celui qui m’a inculqué le rêve européen, c’est mon père. Il était un officier français emprisonné en Allemagne pendant la guerre. Quand il est rentré, il m’a dit ‘il faut construire l’Europe’. »
— Renaissance (@Renaissance_UE) 19 mai 2019
— @GillesLeGendre#12hPourChoisirpic.twitter.com/dBbYqKrOGY
«Seul le prononcé fait foi» : Gilles Le Gendre a personnellement et sobrement réfuté l’interprétation des responsables du compte de Renaissance, un peu prestes pour dérouler un narratif lyrique d'une adhésion corps et âme à l'Union, l'un des leitmotiv de la liste Renaissance.
Dans la vidéo en question, Gilles Le Gendre explique, très exactement : «Mon père était en captivité pendant cinq ans en Allemagne. C’était un officier, il était prisonnier. Il n’était pas dans un camp de concentration, il était dans un camp de prisonniers, ça n’avait rien à voir». Et de poursuivre : «Mais pendant cinq ans, il a été en captivité et quand j’étais enfant il me racontait sa captivité, il me racontait ses évasions ratées, les trois ratées. Il est rentré en 45 en France, et il le racontait sans haine, sans esprit de vengeance et il disait : “Il faut construire l’Europe”.» Gilles Le Gendre n'a donc à aucun moment affirmé que son père lui avait transmis le goût de l'Europe en «rentrant» des camps de prisonniers.
De nombreux internautes et quelques personnalités avaient épinglé l'erreur historique de l'équipe digitale de Renaissance, comme l'avocat Régis de Castelnau, qui a dénoncé la bévue historique : «V’la Legendre né en 1958 qui a accueilli son père retour de captivité en 1945.»
Face à la polémique naissante, Gilles Le Gendre a invité à écouter la vidéo dans son intégralité. «Qu’ils écoutent et voient ce que j’ai dit», a-t-il tweeté, bien contraint de désavouer les contenus de communication de son propre camp.
Avis aux amateurs de polémiques inutiles, @ThierryMARIANI et les autres qui devraient tourner plusieurs fois leurs tweets sur leur clavier avant de les envoyer : qu’ils écoutent et voient ce que j’ai dit. Seul le prononcé fait foi. Un point c’est tout. https://t.co/yNmDAhqOLm
— Gilles Le Gendre (@GillesLeGendre) 19 mai 2019
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