Acte 22 des Gilets jaunes : les manifestants à nouveau dans la rue
Dans l'attente des premières annonces d'Emmanuel Macron après le grand débat, les Gilets jaunes maintiennent la pression pour l'acte 22, avec notamment un rendez-vous national à Toulouse.
Selon le ministère de l'Intérieur, 31 000 personnes ont manifesté en France lors de l'acte 22 des Gilets jaunes dont 5 000 à Paris. La semaine dernière, 22 300 manifestants dont 3 500 dans la capitale avaient été recensés par la place Beauvau.
Des affrontements sporadiques entre manifestants et forces de l'ordre se poursuivent à Toulouse.
#GiletsJaunes#ActeXXII#Toulousepic.twitter.com/wpSQFyCoup
— Frédéric RT France (@frederic_RTfr) 13 avril 2019Les lacrymogènes continuent de pleuvoir à #Toulouse#GiletsJaunespic.twitter.com/oIgI6uWAWT
— Frédéric RT France (@frederic_RTfr) 13 avril 2019A Toulouse, un street medic blessé est pris en charge par ses collègues.
Un médic a été blessé. #GiletsJaunes#ActeXXII#toulousepic.twitter.com/PShXuvnNYi
— Frédéric RT France (@frederic_RTfr) 13 avril 2019Alors que les Gilets jaunes continuaient de battre le pavé en fin d'après-midi dans les rues de Toulouse, un journaliste de RT France s'est retrouvé aux côtés d'un homme à terre, blessé et visiblement inconscient.
Auprès de lui, pendant que des street medics débutent leur intervention, une femme en pleurs s'efforce d'exprimer son ressenti devant le cordon de policiers.
Un blessée une femme en pleur. Les forces de l'ordre empêchent les manifestants de sortir après un garage massif. #GiletsJaunes#ActeXXII#Toulousepic.twitter.com/uMWQ2MCEO4
— Frédéric RT France (@frederic_RTfr) 13 avril 2019«Je prends 500 euros par week-end» : c'est en ces termes qu'un CRS a nargué Maxime Nicolle, une des figures médiatiques du mouvement des Gilets jaunes, lors d'un face à face filmé respectivement par les deux interlocuteurs à Toulouse. «Et vous êtes fier, c'est bien [...] Moi je dors bien le soir», lui a répondu le Gilet jaune breton.
«J'prends 500 euros par week-end !» : un #CRS nargue le Gilet jaune #MaximeNicolle (VIDEO)#Giletsjaunes#ActeXXII
— RT France (@RTenfrancais) 13 avril 2019
➡️ https://t.co/YZ8SHELqaepic.twitter.com/iRBa8CKSB1A Toulouse, alors qu'il continue de suivre le cortège de Gilets jaunes, notre journaliste a assisté à l'intervention des street medics auprès d'une personne âgée blessée, aux abords de la place Belfort.
© Facebook : RT FranceIntervention des médics à Toulouse, 13/04/2019.En milieu d'après-midi, le ministère de l'Intérieur a annoncé son premier décompte, estimant à 7 500 le nombre de manifestants en France à 14h00, dont 1 300 à Paris.
Après avoir été dispersé en matinée, le cortège des Gilets jaunes s'est temporairement reformé à Toulouse, avant que les forces de l'ordre ne procèdent de nouveau à des tirs de gaz lacrymogènes. Témoin de la situation, un journaliste RT France a lancé une nouvelle diffusion en direct.
Dans la capitale, la tension est montée d'un cran place de la République. Comme en témoigne un journaliste RT France sur place, une partie de la place est recouverte par du gaz lacrymogène.
tensions à République #GiletsJaunespic.twitter.com/K5ukkHx7Sd
— Jonathan Moadab (@Moadab_RTfr) 13 avril 2019Quelques minutes plus tard, notre reporter a filmé un face à face entre manifestants et forces de l'ordre devant l'institut Wall Street English.
situation tendue à République #GiletsJaunespic.twitter.com/5ziYldrolS
— Jonathan Moadab (@Moadab_RTfr) 13 avril 2019Découvrir plus
Les Gilets jaunes mobilisés pour le 22e samedi d'affilée vont tenter de maintenir la pression en attendant les annonces du président après la clôture du grand débat, prévues avant le week-end de Pâques, avec notamment un rassemblement national organisé à Toulouse, un des principaux bastions du mouvement. Cet acte 22 a également la particularité d'être le premier à se dérouler après la promulgation de la loi anticasseurs.
Lors de l'acte 21, la mobilisation avait accusé un recul notable avec 22 300 dans toute la France selon le ministère de l'Intérieur tandis que le Nombre jaune avait recensé 73 420 manifestants «minimum».
Pour palier cette baisse de la participation, plusieurs appels ont été lancés sur les réseaux sociaux pour faire de Toulouse la «capitale des Gilets jaunes», comptant sur la forte mobilisation de la ville rose depuis le début du mouvement. Parmi les figures du mouvement, Priscilla Ludosky ou Maxime Nicolle ont annoncé qu'ils seraient présents dans la capitale occitane, ce dernier prédisant un «gros week-end». Jusqu'à 10 000 manifestants avaient été dénombrés mi-janvier dans cette place forte des Gilets jaunes.
La manifestation, non déclarée, doit partir vers midi du centre, à proximité de la place du Capitole qui a une nouvelle fois été interdite aux manifestants par un arrêté préfectoral.
Des renforts sont en particulier attendus à Bordeaux, où les Toulousains étaient allés grossir les rangs le 30 mars, et à Montpellier où une marche doit avoir lieu à partir de 14h. Evoquant une «volonté d'en découdre» des Gilets jaunes à Toulouse, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner a relevé qu'il y aura, là comme ailleurs, un dispositif proportionné.
A Paris, le «droit à manifester»
A Paris aussi, la loi anticasseurs sera dans le collimateur des manifestants. Un premier cortège, déclaré par des Gilets jaunes pour «la défense du droit de manifester» et «l'abrogation de la loi liberticide» doit aller jusqu’à la place de la République d'où s'élancera ensuite une marche pour «la liberté de manifester», organisée par plusieurs associations (dont LDH, Amnesty, Attac, Unef, SOS Racisme…). Une cinquantaine d’organisations ont en effet signé un appel pour l'abrogation de ce nouveau texte.
Comme ces derniers week-ends, la Préfecture de police a pris un arrêté interdisant tout rassemblement de Gilets jaunes sur les Champs-Elysées et les rues perpendiculaires à la célèbre avenue.
Circulaire aux préfets
Le ministre de l'Intérieur a, lui, insisté sur la mise en vigueur dès le 13 avril du nouveau cadre législatif, indiquant avoir envoyé «une circulaire [le 12 avril] à l'ensemble des préfets pour les inviter à préparer la bonne utilisation de ces dispositifs, à travailler avec les procureurs, les parquets». Christophe Castaner a également rappelé que le fait de se masquer, de cacher son visage «à un moment d'émeute» devient ainsi «un délit passible d'une peine d'un an et de 15 000 euros d'amende».
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