51 associations demandent l'abrogation de la loi anticasseurs
- Avec AFP
Estimant la loi anticasseurs «non nécessaire et même dangereuse», un collectif de 51 associations dénonce une atteinte à la liberté de manifester. Lors d'une conférence de presse commune ce 11 avril, il a appelé à la faire abroger.
Un collectif de 51 associations, dont la Ligue des droits de l'homme (LDH) et Amnesty international, ont demandé l'abrogation de la loi anticasseurs instaurant notamment un délit de dissimulation du visage dans les manifestations et entrée en vigueur le 11 avril après avoir été partiellement censurée.
«Le compte n'y est toujours pas. Nous continuons de penser que cette loi est non nécessaire et même dangereuse. [...] Même si la liberté de manifester va rester de façon formelle, elle va faire l'objet de telles restrictions qu'elle sera vidée de sa substance», a affirmé Michel Tubiana, président d'honneur de la LDH, lors d'une conférence de presse à Paris.
#Conférencedepresse#LT#LoiAnticasseurs : non seulement ce texte n’est pas nécessaire, mais il est dangereux, rappellent Michel Tubiana, président d’honneur de la #LDH. Il y a une forme de pression extrêmement forte qui est exercée sur le droit de manifester ! #RDV13avrilpic.twitter.com/pt31wjiSvx
— LDH France (@LDH_Fr) 11 avril 2019
Adoptée le 12 mars en réponse aux violences lors des mobilisations des Gilets jaunes, cette proposition de loi venue de la droite crée notamment un délit de dissimulation volontaire de «tout ou partie» du visage, passible d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende.
L'article 3, qui permettait aux préfets de prononcer des interdictions administratives de manifester, a été censuré par le Conseil Constitutionnel.
Michel Tubiana s'est inquiété du «flou» du nouveau délit créé par la loi alors que se prépare une nouvelle mobilisation des Gilets jaunes le 13 avril. «Imaginez les interprétations que ça peut donner. Un masque anti-gaz lacrymogènes dissimule-t-il partiellement le visage ?», s'est-il interrogé.
Nicolas Krameyer d'Amnesty International a dénoncé une «loi de circonstances» qui risque de «priver de manifester des manifestants pacifiques».
Cette loi de circonstance porte un lourd risque d’arbitraire des gouvernements d’aujourd’hui comme de demain, nous en demandons l’abrogation.
— Amnesty France (@amnestyfrance) 11 avril 2019
Ce collectif de 51 associations, où figurent également SOS Racisme, Greenpeace et le Syndicat de la magistrature, appelle à manifester contre la loi le 13 avril à 14h à Paris et dans d'autres villes.
Présente à la conférence de presse, Sophie Tissier, figure des Gilets jaunes, a appelé à «rejoindre» le cortège parisien en marge de l'acte 22 du mouvement de contestation lancé il y a près de cinq mois.