Banni de Twitter, le patron de Sud Radio dénonce une «censure politique»
Didier Maïsto, dont le compte Twitter a été suspendu, d'abord temporairement, puis définitivement, avait tenté de tweeter d'un autre compte, finalement suspendu lui aussi. Il dénonce une «censure» de «comptes pro-Macron ouverts récemment».
Le 1er avril, le compte Twitter de Didier Maïsto, président-directeur général de Sud Radio, avait été provisoirement suspendu par le réseau social Twitter. Il a alors déposé une réclamation à laquelle il lui a été répondu que ce compte était définitivement suspendu le 3 avril. Le patron de média a alors créé un autre compte pour tweeter ses malheurs, mais celui-ci a également été supprimé. Interrogé par le blog Médias d’Ici pour France 3, Didier Maïsto a livré son analyse de cet acharnement : «J’ai été signalé massivement par des comptes pro-Macron ouverts récemment et de manière anonyme. Ils ont profité d’une conversation à propos de Jérôme Rodrigues, qui perdu un œil pendant une manifestation. Un twitto se moquait de lui. Je lui ai dit : "Si je venais vous crever un œil, vous trouveriez ça marrant ?" Dans la foulée, alors qu’en fait je demandais de la décence, j’ai été signalé à Twitter.»
L'intéressé se dit «furieux» contre cette «censure» et dénonce un «scandale» dans lequel il voit la main des soutiens de l'Elysée : «C’est clairement une censure politique. Je me suis aperçu plus tard que quelqu'un avait ajouté le compte Twitter d’Emmanuel Macron à la conversation. Je ne dis pas que c’est lui qui m’a signalé mais comme il était dans la conversation, Twitter a agi très vite.»
Parmi les Gilets jaunes, il y a des cons et des antisémites mais pas plus que dans la société française dans son ensemble
Didier Maïsto estime, qu'à son sens, ce tweet n'est qu'un «prétexte» pour supprimer son compte et avance son engagement personnel pour expliquer cette suspension. Depuis plusieurs semaines, le PDG de la radio a notoirement soutenu les Gilets jaunes sur les réseaux sociaux, au moyen de diffusions en direct sur Facebook ou de tweets. S'il reconnaît que son soutien «peut troubler», il juge cependant être «dans son rôle» : «Je dénonce ce qui doit l’être mais je dis aussi quand les choses sont faites correctement, y compris du côté des forces de l’ordre. […] Je cherche toujours à mettre en perspective. Je suis honnête. Parmi les Gilets jaunes, il y a des cons et des antisémites mais pas plus que dans la société française dans son ensemble. Il y a surtout des gens qui souffrent et qui veulent se battre pour leur pouvoir d’achat, pour plus de démocratie.»