Jean-Marie Le Pen : «Pas d'antisémitisme en France qui justifie une mobilisation de l'opinion»
«S'il y avait de l'antisémitisme en France, ce genre d'opération aurait eu lieu dans 300, 500 ou 1 000 cimetières», considère l'ancien fondateur du Front national, qui voit dans la profanation d'un cimetière juif «une bonne opération de com'».
Dans son «journal de bord» du 21 février, l'ancien leader du Front national Jean-Marie Le Pen estime qu'«il n'y a pas d'antisémitisme en France qui justifie une mobilisation de l'opinion», évoquant la marche contre l'antisémitisme du 20 février, initiée par le Parti socialiste, avec la participation de membres du gouvernement.
Jean-Marie Le Pen réagissait à la profanation d'un cimetière juif le 19 février, «vandalisé de manière très professionnelle, très propre». «Les croix gammées n'ont pas de bavure, c'est impeccable», s'étonne-t-il. «S'il y avait de l'antisémitisme en France, ce genre d'opération aurait eu lieu dans 300, 500 ou 1 000 cimetières. Le fait qu'il ait lieu dans un seul cimetière et [...] comme par hasard, la veille de la manifestation, c'est une bonne opération de com' [communication]», ajoute-t-il rappelant que se tenait le surlendemain le dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).
Jean-Marie Le Pen paraît également regretter n'avoir jamais reçu d'invitation pour le dîner du Crif. Il considère en effet ne pas être antisémite, argumentant que lors de sa présidence du FN, il y avait des cercles nationaux au FN comme le cercle national des Français juifs, présidé par son «ami» Robert Hemmerdinger.
Le président des Comités Jeanne conteste de plus la surmédiatisation des actes antisémites : «On nous parle d'un chiffre de 74% d'augmentation [en 2018 par rapport à 2017]. Par rapport à quoi ? Je demande qu'on nous donne la liste de toutes les exactions qui ont été commises contre les Juifs [...] de telle manière qu'on puisse faire la différence entre un graffiti, un meurtre, un coup de téléphone ou un croche-pied à l'école.»
Enfin, Jean-Marie Le Pen remarque que le conflit israélo-palestinien a été transposé en France et voit dans les actes, que les autorités décrivent comme antisémites, «beaucoup plus de l'antisionisme que de l'antisémitisme».
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