Injures envers Alain Finkielkraut : un homme placé en garde à vue
- Avec AFP
Un homme soupçonné d'avoir proféré des injures à caractère antisémite envers le philosophe Alain Finkielkraut en marge d'une manifestation parisienne de Gilets jaunes, a été placé en garde à vue le 19 février.
Une enquête préliminaire avait été ouverte le 17 février pour «injure publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion». Ces injures ont suscité une vague de condamnations par l'ensemble de la classe politique. Selon une source proche du dossier, il s'est rendu à une convocation des enquêteurs.
Le suspect, un vendeur de téléphones du Bas-Rhin, est l'homme le plus visible sur les vidéos de l'altercation, a indiqué une source policière. Agé de 36 ans, Benjamin W., converti à l’islam, se présente parfois sous l’alias de «Souleyman», selon des information du Parisien. Parfois aussi surnommé «Slim», ce trentenaire, né d’un père algérien et d’une mère française est le seul de sa famille à pratiquer la religion musulmane selon le quotidien. L’homme, qui a cinq enfants, a effectué plusieurs actions à l’étranger avec l’association des Palestiniens de Mulhouse, comme en témoignent des photos prises au Liban sur son profil Facebook.
Selon une source policière citée par Le Parisien, il n’est pas inscrit au fichier des personnes radicalisées mais il évoluait dans la mouvance salafiste en 2014. Les traces numériques de cet ancien lycéen de Mulhouse laissent aussi apparaître une passion pour les jeux vidéo et les séries télés.
«Espèce de sioniste», «grosse merde», «elle est à nous, la France», avait notamment proféré cet homme à la barbe rousse, gilet jaune sur le dos et keffieh autour du cou, en s'adressant au philosophe et académicien, qui n'a pas porté plainte.
La France a connu récemment une multiplication d'actes antisémites. Mardi, 96 tombes ont été découvertes profanées dans un cimetière juif alsacien.
Un rassemblement contre l'antisémitisme s'est tenu partout en France, notamment place de la République à Paris où des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour dénoncer ces actes.
Une cinquantaine de partis, associations, mouvements avaient appelé à faire front commun contre l'antisémitisme, à l'initiative du premier secrétaire du PS Olivier Faure.
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