Pédaler pour réussir ? La ministre des Sports souhaite que les collégiens fassent du vélo en cours

Pédaler en cours permettrait-il aux collégiens de mieux apprendre ? A cette interrogation, la ministre des Sports Roxana Maracineanu répond par l’affirmative. Pour convaincre de l’utilité de cette méthode, elle n’a pas hésité à montrer l'exemple.
La ministre des Sports Roxana Maracineanu s’est rendue le 4 février au collège Dora Maar à Saint-Denis pour lancer la semaine olympique et para-olympique, événement organisé chaque année par l’Education Nationale. L’ancienne championne du monde de natation n’a pas manqué, lors de sa visite, de mettre en avant l’importance de la pratique sportive au sein des établissements scolaires et en particulier… pendant les cours.
Plus de sport à l’école c’est par exemple une table vélo pour les élèves qui ont besoin de se dépenser pour mieux canaliser leur énergie au service des autres apprentissages 👍 @clg_Dora_Maar@Paris2024pic.twitter.com/DjhTBjGnYX
— Roxana Maracineanu (@RoxaMaracineanu) 4 février 2019
«Plus de sport à l’école c’est par exemple une table vélo pour les élèves qui ont besoin de se dépenser pour mieux canaliser leur énergie au service des autres apprentissages», a-t-elle écrit en commentaire d’une vidéo publiée sur Twitter où on peut la voir joindre le geste à la parole.
Comme le rapporte Le Parisien, l'établissement scolaire visité par la ministre vient de s'équiper de 56 tables-vélos, avec l'aide du Comité d'organisation des Jeux olympiques (COJO). Ce n’est pas une première : à l’initiative du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, d’autres collèges et internats en ont également été équipés. «L’enjeu est la pratique sportive, mais c’est aussi d’améliorer la concentration. Et ça marche !», affirme Hervé Mamino, le principal du collège cité par le quotidien.
Une mesure qui est loin de faire l'unanimité
Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes n'ont pas manqué de réagir à l'initiative de la ministre des Sports. Si certains ont dénoncé une mauvaise utilisation des fonds publics, d'autres ont estimé qu'elle pourrait s'avérer discriminatoire à l'égard des élèves non-valides.
Avant de dépenser « un pognon de dingue » dans ce genre d’équipement, gadget, réservé à des classes privilégiées, on pourrait peut être s’assurer que tous les élèves de ce pays est un accès égal à des outils pédagogiques de base.
— Paolo LBV (@Paoldebaok) 5 février 2019
«Pour les enfants handicapés ça va être chouette ! J'ai déjà vécu le sport comme une souffrance quand j'étais à l'école. S'il y en avait plus, il faudrait penser à des activités pour les handicapés. Sans AVS ni sous. [Jean-Michel] Blanquer style», s'insurge une internaute.
Pour les enfants handicapés ça va être chouette ! J'ai déjà vécu le sport comme une souffrance quand j'étais à l'école (je pouvais pas en faire à cause de mon handicap). S'il y en avait plus il faudrait penser à des activités pour les handicapés.Sans AVS ni sous. Blanquer style
— hipauline, palpatine 2eme du nom (@hipaulinen) 4 février 2019
D'autres saluent en revanche l'installation de ces équipements dans les collèges.
Avant de critiquer renseignez vous sur les écoles ayant expérimenté ce genre de pratique. L'attention ↗️, le stress ↘️, moins de conflits, etc
— koenig walter (@wkotweet) 4 février 2019
Quant au fabricant, il fait sans surprise l'éloge de son produit: «Le fait de pédaler favorise donc la concentration de ces élèves à profil particulier. Dans les classes Segpa, les résultats sont bluffants [...]. Etant plus attentifs et concentrés, les élèves réussissent mieux leurs évaluations et ils prennent confiance en eux. En situation d’examen, certains réclament l'utilisation d’un vélo bureau ! D'autres sont passés d’une moyenne de 8 à 12 en moins d'un trimestre alors qu'ils posaient des difficultés de comportement et de niveau», assure-t-il son site internet.