Défiant vis-à-vis du RIC, Macron brandit le spectre d'une manipulation étrangère
Invité surprise d’un débat à Bourg-de-Péage, le chef de l’Etat s’est une nouvelle fois montré réticent à l’instauration du RIC. Devant les habitants, il a avancé que ce référendum citoyen était potentiellement vulnérable à une ingérence étrangère.
Emmanuel Macron n’en démord pas : le référendum d’initiative populaire (RIC) peut se transformer en cheval de Troie. «Il ne faut pas s'y tromper, dans les derniers référendums, les puissances étrangères ont beaucoup manipulé le vote. Un référendum, c'est parfois aussi la porte ouverte au mensonge», a-t-il affirmé le 24 janvier à Bourg-de-Péage (Drôme). Le président de la République s’était invité à un débat organisé par la maire sans étiquette Nathalie Nieson, lors de la troisième étape de sa tournée effectuée dans le cadre du grand débat national.
Macron: "Dans les derniers référendums les puissances étrangères ont beaucoup manipulé le vote".
— Claude El Khal (@claudeelkhal) 26 janvier 2019
Après on vient nous faire de grands discours moralisateurs sur le complotisme des #GiletsJaunes. pic.twitter.com/24s7AkOtTe
Ce n’est pas la première fois que le locataire de l’Elysée évoque le risque d’une ingérence étrangère, sans pour autant nommer le pays qui en serait à l’origine. Alors qu'il s'adressait à plusieurs maires français le 15 janvier dans l'Eure, il avait réagi à l'annonce du rejet, par le Parlement britannique, du projet d'accord pour le Brexit.
«C'est un référendum qui a été manipulé, manipulé de l'extérieur par beaucoup de ce qu'on appelle aujourd'hui les infoxs, où on a dit tout et n'importe quoi et maintenant on dit "débrouillez-vous" et, bilan des courses, on a menti aux gens. Et ce qu'ils ont choisi, c'est pas possible. Après, bon courage pour les représentants de la nation qui doivent mettre en œuvre un truc qui n'existe pas», avait-il déclaré.
Dans sa lettre aux Français destinée à lancer le grand débat national, Emmanuel Macron avait proposé de débattre, entre autres, autour de cette question : «Faut-il accroître le recours aux référendums et qui doit en avoir l’initiative ?» Depuis, le chef de l'Etat n'a pas ménagé ses efforts pour convaincre de l'impertinence de l'outil référendaire proposé par les Gilets jaunes.
Pourtant, selon un sondage OpinionWay publié par LCI le 20 janvier, 73% des sondés se sont dits favorables au référendum d'initiative citoyenne, «qui donnerait la possibilité d'organiser un référendum à l'initiative des citoyens à partir de 700.000 signatures». Un précédent baromètre Harris Interactive pour RTL et M6 avait déjà dévoilé, le 2 janvier, que 80% des personnes interrogées se disaient favorables au recours à un référendum d'initiative citoyenne (RIC) pour proposer une loi.