«Le RIC me hérisse» : Edouard Philippe se dit opposé à la mise en place d'un référendum citoyen
L'ex-maire du Havre, au cours d'une réunion publique du grand débat national, a expliqué que le référendum d'initiative partagée, déjà prévu par la Constitution, était selon lui préférable à un RIC, car il était «plus respectueux de la démocratie».
«Si je voulais le dire en une formule, je dirais : le RIC me hérisse.» Si le jeu de mot est de qualité discutable, la formule a le mérite d'être claire : le Premier ministre Edouard Philippe, alors qu'il participait à l'une des réunions publiques organisées à Sartrouville le 25 janvier, dans le cadre du grand débat national, a fait part de son opposition à l'idée d'un référendum d'initiative populaire (RIC, que l'ancien maire du Havre prononce «riss»).
«Cela ne veut pas dire que je suis contre le référendum, mais je ne suis pas pour le RIC tel qu'il est souvent présenté», a précisé le chef du gouvernement, commentant l'une des mesures phares dont les Gilets jaunes demandent l'adoption. Selon lui, le référendum d'initiative partagée tel que permet l'article 11 de la Constitution depuis la révision de 2008 serait un dispositif suffisant pour permettre aux citoyens de participer à l'élaboration des textes législatifs.
Actuellement, le référendum d'initiative partagée permet à un cinquième des membres du Parlement, soit au moins 185 sénateurs et députés, de proposer un texte qui doit ensuite recueillir le soutien d'au moins un dixième des électeurs, soit environ 4,5 millions de personnes. Alors seulement le texte peut être soumis au vote de l'ensemble des Français.
«Je préfère cette mécanique, parce que je trouve qu'elle est plus respectueuse de la démocratie», a plaidé Edouard Philippe, laissant toutefois entendre qu'il était favorable à une adaptation de ce dispositif constitutionnel dont «le seuil est très haut».
Lire aussi : A peine annoncée, la liste Gilets jaunes aux européennes déjà décriée