«Montagne d’or» en Guyane : pour Alexis Tiouka, la France viole le droit international (ENTRETIEN)

«Montagne d’or» en Guyane : pour Alexis Tiouka, la France viole le droit international (ENTRETIEN)© RT France
Le juriste Alexis Tiouka sur le plateau de RT France.
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Le juriste Alexis Tiouka revient sur le rappel à l’ordre de l’ONU envers la France pour son gigantesque projet d’exploitation de la «Montagne d’or» en Guyane. Il accuse Paris de violer la déclaration des Nations unies sur les peuples autochtones.   

Dans un avis rendu public le 10 janvier, le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale, une instance des Nations unies, a exprimé son inquiétude vis-à-vis du projet minier de la «Montagne d’or» en Guyane. Ce projet porte sur l’exploitation sur 12 ans (de 2022 à 2034) d’une mine d’or par un consortium russo-canadien en plein cœur de l’Amazonie française. Au préalable, le groupement d'entreprises devra notamment utiliser des explosifs pour casser la roche et utiliser du cyanure pour extraire l’or du minerai. Si les partisans du projet controversé évoquent des centaines d’emplois à la clé, ses détracteurs dénoncent une altération conséquente de l’écosystème.

Un danger qu'a pointé du doigt Alexis Tiouka, juriste et membre de l’Organisation des nations autochtones de Guyane (ONAG). Invité sur le plateau de RT France le 14 janvier, il a estimé que la France violait l’article 32 de la déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones qui stipule, entre autres, que «les peuples autochtones ont le droit de définir et d’établir des priorités et des stratégies pour la mise en valeur et l’utilisation de leurs terres ou territoires et autres ressources.»

Pour lui, la Commission nationale du débat public (CNDP), chargée de veiller au respect de «la participation du public au processus d'élaboration des projets d'aménagement ou d'équipement d'intérêt national» de l'Etat, des collectivités territoriales ou encore des établissements publics, n’a pas prêté attention aux doléances des populations autochtones qui ont fait part de leur regret de ne pas avoir été invitées à débattre.«Voyant cela, les organisations [représentant les peuples autochtones] ont utilisé les outils juridiques au niveau du droit international», a-t-il expliqué.

«Les élus sont en train de vendre le pays [sous le prétexte] de la création d’emplois. Mais c’est un mirage. Si on développe l’économie verte, l’agriculture, il y aura beaucoup plus d’emplois [créés]», s’est-il insurgé. Enfin, rappelant que le droit international prime sur le droit national, il a appelé la France à changer de stratégie pour garantir un développement «soutenable» de la Guyane.

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