France

Des «Gaulois réfractaires» à «la République, c'est moi» : les 10 phrases choc de 2018

L'année 2018 aura été marquée par son lot de petites phrases. Déclarations chocs, propos bien sentis ou dérapages... Retour sur les 10 citations les plus mémorables de l'année et sur les événements dont elles témoignent.

On les appelle parfois petites phrases, ces déclarations de politiques qui ont pour but (parfois inavoué) de susciter la réaction. En haut de l'affiche, Emmanuel Macron semble être en première place du politique ayant fait le plus de buzz.

«Qu'ils viennent me chercher»

En pleine affaire Benalla, Emmanuel Macron a voulu rassurer sa majorité. Le 24 juillet devant les députés de la République en marche (LREM), à la maison de l’Amérique Latine, à Paris, le président a assumé le recrutement d'Alexandre Benalla, ce conseiller de l'Elysée accusé d'avoir notamment de s'être fait passer pour un policier et d'avoir commis des violences le 1er mai. Parlant à la troisième personne, Emmanuel Macron a lancé un défi à tous ses opposants : «S'ils veulent un responsable, il est devant vous. Qu'ils viennent le chercher. Je réponds au peuple français [...]. C'est moi qui ai fait confiance à Alexandre Benalla.»

«Les Gaulois réfractaires»

Le 29 août, lors d'une visite officielle au Danemark, le président français a été certainement touché par le peuple danois «peuple luthérien» ouvert aux transformations. Voyant que ses réformes engagées étaient plutôt impopulaires dans l'Hexagone, Emmanuel Macron a alors comparé les Français à des «Gaulois réfractaires au changement».

Une petite pique à l'encontre de ses propres compatriotes qui a rapidement créé une polémique. Emmanuel Macron a dû alors se justifier le 30 août depuis Helsinki en Finlande, lors d'une conférence de presse, pour réaffirmer son amour pour ses compatriotes et la culture française, tout en se défendant de tout mépris.

«Je traverse la rue, je vous en trouve du travail»

Peu après le buzz danois, Emmanuel Macron a récidivé, cette fois-ci en France pour les journées du patrimoine du 15 septembre. Emmanuel Macron a notamment échangé avec un horticulteur au chômage dans la cour de l'Elysée. Le chef d'Etat lui a conseillé de changer de voie car, dans «l'hôtellerie, le café, la restauration, le bâtiment, il n'y a pas un endroit où […] ils ne disent pas qu'ils cherchent des gens». Emmanuel Macron s'est même transformé en conseiller Pôle emploi en lui proposant de l'accompagner : «Je traverse la rue, je vous en trouve [du travail].»

«D’ici à cinq ans, la situation pourrait devenir irréversible»

Gérard Collomb avait provoqué un séisme politique avec sa démission du ministère de l'Intérieur le 3 octobre. Ce proche soutien d'Emmanuel Macron avait alors averti de manière fracassante : «Le terme de reconquête républicaine prend, dans ces quartiers, tout son sens. Parce que, oui, aujourd'hui, c'est plutôt la loi du plus fort qui s'impose, [celle] des narco-trafiquants, des islamistes radicaux, qui a pris la place de la République.»

Peu de temps après, le 30 octobre, Valeurs actuelles rapportait de nouveaux propos de l'ancien numéro 2 du gouvernement. Interrogé sur la question de la sécurité dans les quartiers et l'immigration, Gérard Collomb n'avait pas fait dans la demi-mesure : «Je dirais que d'ici à cinq ans, la situation pourrait devenir irréversible.»

«La présence des lobbies dans les cercles du pouvoir»

Autre démission retentissante : celle du ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, annoncée le 28 août. Celle-ci ne s'est en effet pas faite sans remous. Au micro de France Inter, Nicolas Hulot s'était notamment plaint de «la présence des lobbies dans les cercles du pouvoir».

Un gouvernement «trop intelligent, trop subtil»

Le chef de file des députés de La République en marche Gilles Le Gendre a tenté d'analyser le mouvement des Gilets jaunes. Sur Public Sénat, le 17 décembre, l'élu de Paris a jugé que les membres de l'exécutif avaient «probablement été trop intelligents, trop subtils, trop techniques» en concoctant ces mesures sans les expliquer suffisamment aux citoyens. Ses propos ayant suscité une vague de réactions, Gilles Le Gendre s'est alors dit «désolé» et a évoqué «quelques mots sortis de leur contexte». Pour autant, au sein de la majorité, ses collègues ont été tout aussi critiques sur des propos qui n'ont clairement pas été sortis de leur contexte.

Mantes-la-Jolie : «Ça leur fera un souvenir»

En plein mouvement des Gilets jaunes, les lycéens se sont aussi mobilisés à plusieurs endroits, leurs mobilisations s'émaillant parfois de violences. Invitée sur le plateau de Cnews et Europe 1 pour évoquer l'arrestation controversée de lycéens à Mantes-la-Jolie, l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle Ségolène Royal a assumé être «du côté de ceux qui rétablissent la sécurité». Elle est même allée à contre-courant de la plupart de la gauche en se scandalisant des «sauvageries» provoquées par certains jeunes dans la ville des Yvelines. «Ça ne leur a pas fait de mal à ces jeunes de savoir ce qu'est le maintien de l'ordre, la police, se tenir tranquille. Ça leur fera un souvenir.» «C'est pas mal pour leur redonner le sens des réalités», a-t-elle ajouté.

«La République, c'est moi»

Passablement agacé par une perquisition à son domicile et au siège de La France insoumise le 16 octobre, Jean-Luc Mélenchon a publié plusieurs vidéos Facebook pour dénoncer une «attaque sur la base d’éléments fantaisistes». Arrivant sur les lieux, filmé par une équipe de l'émission Quotidien de TMC, Jean-Luc Mélenchon a fait face à un agent qui lui refusait l'accès à son propre QG : «Je suis un parlementaire ! […] La République, c’est moi !», s'est-il alors exclamé sous le coup de l'émotion.

«La République en marche est la plus grande armée de godillots à l'Assemblée»

Si Jean-Luc Mélenchon est connu pour ses coups de sang, il est aussi réputé pour ses répliques bien placées. Lors de l'Emission politique sur France 2 le 17 mai, l'élu des Bouches-du-Rhône a vivement critiqué l'attitude des parlementaires macronistes, validant d'une seule voix chaque projet du gouvernement, dont la réforme controversée de la SNCF. «La République en Marche est la plus grande armée de godillots qu'on ait vu à l'Assemblée nationale», a-t-il asséné, ajoutant qu'«ils votent en cadence».

«Elle ne pourra rompre ses liens avec moi qu’en se suicidant !»

Si l'ancien président du Front national Jean-Marie Le Pen a été mis à l'écart depuis plusieurs années du parti qu'il a co-fondé, il se réserve le droit à quelques sorties piquantes. Interviewé par Le Journal du dimanche le 18 février, Jean-Marie Le Pen a déploré ses relations tendues avec Marine Le Pen (sa fille et son successeur à la tête du FN). Sans scrupule, il a rappelé les liens que Marine Le Pen conserverait selon lui éternellement avec lui : «Elle ne pourra rompre ses liens avec moi qu'en se suicidant ! C'est mon sang qui coule dans ses veines. Elle ne serait pas ce qu'elle est si je n'avais pas dirigé le FN, et soutenu sa candidature à la présidence du parti.»

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