Dijon : un professeur rappelé à son «devoir de réserve» après avoir critiqué Emmanuel Macron

Dijon : un professeur rappelé à son «devoir de réserve» après avoir critiqué Emmanuel Macron© Benoit Tessier Source: Reuters
Emmanuel Macron à l'Elysée le 17 décembre 2018 (image d'illustration).
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Un «rappel au devoir de réserve» : c'est ce que le rectorat de Dijon a décidé de signifier à Sophie Carrouge, une enseignante de lycée qui avait publié un texte en ligne égratignant l'adresse à la nation du président de la République.

En France, une professeure peut-elle critiquer librement le chef de l'Etat ? Le rectorat de l'Académie de Dijon a du répondre à cette question le 20 décembre. En cause, un texte publié le 12 décembre sur le site d'informations local dijoncter.info par Sophie Carrouge, une enseignante du lycée Le Castel de Dijon.

Dans cette tribune, elle commentait l'adresse à la nation du président de la République effectuée deux jours auparavant. Elle ironisait notamment par ces mots sur la forme du discours présidentiel : «Hugh grand chef blanc, tu as bien parlé et tu as restauré l'autorité du conseil des anciens, tous ces chauves à grandes bouches qui parlent, parlent et comprennent qu'un bon indien est un indien mort ou grabataire»

Emmanuel Macron est terne, Emmanuel Macron est vieux, Emmanuel Macron n’est pas un président. Emmanuel Macron est un commercial arrivé au pouvoir par le pouvoir des urnes funéraires

L'origine de son ire ? Le mot «immigration» lâché par Emmanuel Macron dans son discours, qui a rendu Sophie Carrouge «ivre de rage», selon Franceinfo qui a interrogé l'intéressée. Militante de la défense des lycéens sans-papiers, elle tançait : «Emmanuel Macron est terne, Emmanuel Macron est vieux, Emmanuel Macron n’est pas un président. Emmanuel Macron est un commercial arrivé au pouvoir par le pouvoir des urnes funéraires»

L'écueil ? Avoir signé en mentionnant sa profession et son établissement

Sophie Carrouge a plaidé devant le rectorat sa «liberté d'expression». Avant son audition, elle expliquait se douter que l'angle d'attaque de sa hiérarchie serait son «droit de réserve». «Ils vont sans doute m'attaquer sur le fait que je mentionne ma profession et mon établissement», détaillait-elle. «Mais chez les enseignants, ce droit de réserve n'est pas le même que dans la police par exemple, il est jurisprudentiel», avait-elle continué, expliquant que, selon elle, «l'Etat est en train de bétonner le système pour restreindre la liberté d'expression de chaque fonctionnaire».

Des parents et des collègues de son lycée lui ont apporté leur soutien dans un communiqué, appelant à manifester devant le rectorat au moment où l'enseignante était convoquée. Finalement, la convocation de la fonctionnaire a débouché sur «un rappel au devoir de réserve». C'était «une incitation à la plus extrême prudence», a conclu Sophie Carrouge au micro de Franceinfo. Aucune sanction n'a donc été décidée par le rectorat qui a néanmoins rappelé qu'un fonctionnaire ne devait pas «critiquer sa hiérarchie et l'Etat employeur». Selon une syndicaliste interrogée, «si elle avait seulement signé de son nom, sans mentionner sa profession et son établissement, ça passait».

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