Les militaires qui ont dénoncé le pacte de Marrakech s'exposent à des sanctions disciplinaires
Contacté par L'Opinion, le ministère des Armées a qualifié d’«inadmissibles et indignes» les termes de la lettre ouverte adressée par 13 officiers opposés à l’adhésion de la France au pacte de Marrakech à Emmanuel Macron.
La lettre ouverte de 13 chefs militaires français à l'attention du président de la République Emmanuel Macron, dénonçant le pacte mondial de l'ONU sur les migrations (dit pacte de Marrakech), n'a guère été du goût du gouvernement. Contacté par L’Opinion ce 17 décembre, le cabinet de la ministre des Armées Florence Parly a jugé les propos contenus dans cette lettre «inadmissibles et indignes». «Les généraux 2S [de la 2e section, c'est-à-dire qui ne sont plus actifs au sein de l'armée mais toujours mobilisables] qui ont signé ce texte sortent du devoir de réserve auquel ils sont soumis. Ce devoir de réserve les oblige et ce d’autant plus qu’en tant qu’officiers généraux ils incarnent le sommet de la hiérarchie militaire, c’est-à-dire qu’ils ont la charge de montrer l’exemple», a confié au quotidien le cabinet de la ministre.
Ils ne répondent pas à leurs obligations statutaires et s’exposent de ce fait à des sanctions disciplinaires, dont nous apprécierons l’opportunité dans les jours à venir
Et de menacer : «En dérogeant à leurs devoirs, ils sapent ce qui les a conduits aux responsabilités du haut desquelles ils donnent aujourd’hui des leçons. Ce faisant ils ne répondent pas à leurs obligations statutaires et s’exposent de ce fait à des sanctions disciplinaires, dont nous apprécierons l’opportunité dans les jours à venir.»
Dans une lettre ouverte publiée sur différents sites à partir du 8 décembre (soit avant la signature du pacte), 11 généraux, un amiral, un colonel ainsi que l'ancien ministre de la Défense Charles Millon, dénonçaient la décision des autorités françaises de souscrire au texte onusien sur les migrations. Ces signataires accusaient le pacte d'instituer «un véritable droit à la migration» et de s’«imposer» à la législation nationale, «alors que 80% de la population française considère qu’il faut stopper ou réguler drastiquement l’immigration». Décrivant comme un «déni de démocratie, voire [une] trahison à l’égard de la nation» l'adhésion au texte onusien, les chefs militaires demandaient à Emmanuel Macron de «surseoir à la signature de ce pacte».
Bel et bien approuvé à Marrakech le 10 décembre par la France, ce pacte mondial a suscité une vague de critiques auprès des formations souverainistes et de droite . Tous avaient fait part de leurs craintes de voir la France perdre en souveraineté sur les questions migratoires. Le texte doit encore faire l'objet d'un ultime vote de ratification, le 19 décembre à l'Assemblée générale des Nations unies à New York.