Devant le Sénat, Castaner relativise le distinguo entre casseurs et Gilets jaunes
Le ministre de l'Intérieur a répondu aux questions des sénateurs réunis en commission des lois au sujet des violences du 1er décembre lors de la manifestation des Gilets jaunes à Paris.
Ce 4 décembre, Christophe Castaner était entendu par la commission des lois du Sénat au sujet des violences survenues le 1er décembre dans le cadre des manifestations des Gilets jaunes qui ont eu lieu à Paris et à travers l'ensemble du territoire français. Le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur, Laurent Nunez, a également répondu aux questions des sénateurs. Christophe Castaner avait déjà été auditionné le 3 décembre par l'autre chambre du parlement à propos de cette même manifestation.
Le ministre a dans un premier temps rendu hommage aux forces de l'ordre qui opéraient le 1er décembre : «Nos forces [de l'ordre] se sont heurtées à des scènes de guerre mais ne sont pas dans l'échec. A 19h, Paris était maîtrisé.»
Christophe Castaner a par ailleurs invité les «Gilets jaunes raisonnables» à ne pas se rassembler à Paris le samedi 8 décembre en cas de nouvelle mobilisation. «J'invite les gilets jaunes raisonnables à se désolidariser des extrêmes», a-t-il ajouté.
Christophe #Castaner a invité les «#Giletsjaunes raisonnables» à ne pas se rassembler à #Paris le samedi 8 décembre en cas de nouvelle mobilisation
— RT France (@RTenfrancais) 4 décembre 2018
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Au moment de prendre la parole, Laurent Nunez a de son côté confirmé les paroles tout juste prononcées par Christophe Castaner. «Le mouvement des Gilets jaunes se distingue très fortement des mouvements revendicatifs du passé», a affirmé le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur, ajoutant : «Samedi 24 novembre, le mouvement bascule dans la violence [...] Très tôt le matin nous avons eu des éléments identifiés, proches de l'ultra-droite [...] Par un effet de contagion, d'autres groupes ont multiplié les attaques contre les forces de l'ordre et contre certaines enseignes commerciales.» Laurent Nunez a déploré la désorganisation du mouvement face auquel «l'Etat se retrouve seul».
Reprenant la parole, le ministre de l'Intérieur a souligné que la priorité des forces de l'ordre avait toujours été de protéger les manifestants «d'abord pour leur sécurité, mais aussi pour ce qu'ils portent de liberté de manifester».
Le ministre a expliqué que des forces supplémentaires allaient être mises en place en France le 8 décembre. «Nous prenons en compte l'appel croissant à la violence sur les réseaux sociaux», a-t-il ajouté.
Christophe Castaner est également revenu sur les fragilités des dispositifs de sécurité en France : «Nos forces mobiles ont ces dix dernières années connu une forte baisse des effectifs [...] J'assume cinq années de part de responsabilité, sans aucune difficulté.»
Répondant au sénateur Les Républicains du Nord Marc-Philippe Daubresse, Christophe Castaner a noté : «Je ne fais plus la distinction entre les manifestants et les casseurs quand vous avez la possibilité de manifester dans des conditions respectueuses du droit et que vous restez. Au fond, vous assumez d'être une force d'interposition.»