«Plus rien à perdre» : les ambulanciers bloquent les Champs-Elysées (VIDEOS)
- Avec AFP
Les ambulanciers ont investi le célèbre axe parisien pour dénoncer leurs conditions de travail et interpeller le président de la République Emmanuel Macron. En cause, une réforme de la sécurité sociale qui menace leur pérennité financière.
Pour les ambulanciers, le prix des carburants n'est pas le seul problème. Plusieurs dizaines d’ambulances étaient rassemblées ce 16 novembre au matin à Paris pour réclamer la suspension d’une réforme du financement des transports sanitaires qui met les petites et moyennes entreprises du secteur «à la merci» des hôpitaux.
L'article 80 du budget de la Sécurité sociale, entrée en vigueur le 1er octobre, a renversé les règles des transports entre établissements de santé : désormais, hôpitaux et cliniques choisissent leurs ambulances par appel d'offres et en assument directement le coût.
Les ambulanciers ne décolèrent pas : nouveau rassemblement à Paris pic.twitter.com/JALlhpcnT3
— Xenia__Sputnik (@XseniaSputnik) 16 novembre 2018
Une cinquantaine de véhicules étaient stationnés au lever du jour derrière les Invalides, a constaté un journaliste de l’AFP. Les ambulanciers, qui devaient être reçus en fin de matinée au ministère de la Santé, ne bloquaient pas la circulation, contrairement à leurs précédentes actions sur le périphérique parisien début novembre.
En fin d'après-midi, les ambulanciers bloquaient l'avenue des Champs-Elysées, selon les médias Sputnik et Brut, présents sur place.
Les ambulanciers s'estiment pris à la gorge par cet article 80 de la réforme qui «prévoit de confier aux seuls établissements de santé la responsabilité du financement des dépenses de transports inter et intra établissement».
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— Sputnik France (@sputnik_fr) 16 novembre 2018
«On n'a plus rien à perdre, on est obligés d'aller au bout»
«On ne peut pas travailler de manière sereine», explique Rachid Soukhmani, président de l'Association pour la défense des transporteurs sanitaires (ADTS), interrogé par Sputnik.
Reprochant aux quatre fédérations représentatives de la profession de n'avoir «pas su [les] avertir alors que c'était leur rôle», Rachid Soukhmani a assuré à l'AFP : «Il y a une colère des ambulanciers». Et l'ambulancier de prévenir: «On n'a plus rien à perdre, on est obligés d'aller au bout».