Dans les Ardennes, 246 combattants russes de la Première Guerre mondiale honorés (VIDEO)
Les représentants de six pays se sont retrouvés le 3 novembre à la nécropole nationale de Chestres, dans les Ardennes, pour honorer le sacrifice des belligérants durant la Grande Guerre. 246 Russes ont perdu la vie sur ces terres.
Les drapeaux français, russe, allemand, tchèque, slovaque et belge flottaient le 3 novembre à la Nécropole nationale française de Chestres, à Vouziers, dans les Ardennes, à l’occasion d’une cérémonie organisée à quelques jours du centenaire de l’Armistice.
De la terre de chacun de ces pays a été déposée dans un monument commun, dédié aux victimes de la Première Guerre mondiale tombées sur cette terre des Ardennes.
Des diplomates et hauts responsables de ces pays ont déposé un peu de terre de leur pays respectif dans une urne en granit, qui a été ensevelie sous une stèle commémorative en marbre noir.
«Vous avez souhaité déposer ici, à Vouziers, une poignée de votre patrie afin que vos frères morts au combat puissent symboliquement reposer auprès de leur patrie. La France vous sait gré pour votre engagement à travers cet acte de mémoire vivante», a déclaré le sous-préfet de l’arrondissement de Vouziers, Alain Lizzit.
La Russie a perdu près de 10 millions de personnes pendant la Grande guerre
Selon le site d'information Russia Beyond, Artem Stoudennikov, ministre délégué à l’ambassade de Russie en France a souligné lors de son intervention que la Russie était devenue une partie perdante alors qu’elle appartenait au camp des vainqueurs. Il a regretté que les participants russes à cette guerre ait presque été «effacés de l’histoire nationale et relégués dans l’oubli». Il a rappelé que la Russie avait perdu près de dix millions de personnes, mutilées et disparues et que, fidèle à ses engagements, elle avait entrepris dès août 1914 une offensive éclair sur le front de l’Est, qui a rendu possible la victoire historique de la Marne. Plus tard, la Russie avait envoyé ses troupes en France pour combattre l’ennemi commun à l’Ouest. Entre 1916 et 1918, des soldats et officiers russes ont combattu sur le territoire français, et nombre d'entre eux ont perdu la vie.
«C’est bien de cette terre souilléе d’ypérite, d’éclats de balles et d’obus, de chair déchiquetée, gavée du sang mêlé des belligérants qu’est née l’Europe. Et ce n’est pas en minorant l’horreur et l’absurdité de ce conflit qu’on comprendra la chance de notre époque, tellement gâtée qu’on en oublie de hiérarchiser problèmes et difficultés», a pour sa part déclaré le Consul honoraire de Belgique à Charleville-Mézières, Jean-Denis Le Ven, lors de la cérémonie.
La Nécropole nationale française de Chestres à Vouziers représente un ensemble funéraire où gisent, en plus des soldats français, 1 843 soldats allemands, 320 légionnaires tchécoslovaques, 246 militaires et civils russes, 10 soldats et déportés du travail belges, soit plus de 9 700 combattants, exhumés des cimetières environnants.
A la fin de la célébration, les officiels des différents pays représentés se sont tenus par la main, en signe d'amitié entre les Etats.