«Purge» anti-police : «mobilisation renforcée» des forces de l'ordre, premiers incidents à Lyon
Face à des appels à la violence contre la police pour Halloween, Christophe Castaner a annoncé un renforcement des moyens. Dans la soirée du 31 octobre, des dégradations de mobilier urbain et des agressions physiques auraient déjà eu lieu.
La nuit d'Halloween, du 31 octobre au 1er novembre, sera-t-elle marquée par de nombreuses violences urbaines en France, après la diffusion sur les réseaux sociaux de messages appelant à une «purge» des policiers ? Pour prévenir un tel scénario, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a déployé ce 31 octobre des moyens supplémentaires. «J'ai demandé une mobilisation très attentive, renforcée à tous les préfets de France pour que nous puissions avoir une soirée festive, car Halloween est une soirée festive», a-t-il ajouté.
«Il a été demandé une adaptation du dispositif des forces de l'ordre au niveau local en fonction des renseignements et du risque de débordement», a confirmé auprès de l'AFP une source policière.
Lyon : dégradations du mobilier urbain et agressions physiques
Pourtant, dans la soirée du 31 octobre, un journaliste du site d'informations LyonMag faisait déjà état d'une situation tendue et de débordements à Lyon, tweets-photos et vidéos à l'appui.
«Les CRS font usage de grenades lacrymogènes face à des petits groupes de jeunes individus menaçants», rapportait-il, évoquant également de nombreuses dégradations du mobilier urbain et quelques agressions physiques.
Situation tendue actuellement vers la place #Bellecour à #Lyon. Les CRS font usage de grenades lacrymogènes face à des petits groupes de jeunes individus menaçants. #Halloween18#Purgepic.twitter.com/bJ4pbjvAYz
— Julien Damboise (@JDANDOU) 31 octobre 2018
Des groupes très mobiles de casseurs continuent d’arpenter les rues du centre-ville de #Lyon. Nombreuses #dégradations du mobilier urbain et quelques agressions physiques. #Halloween#Purgepic.twitter.com/A60jMgiZW2
— Julien Damboise (@JDANDOU) 31 octobre 2018
Un appel aux violences présenté comme une «blague», largement relayé sur les réseaux
Un Isérois de 19 ans, à l'origine du premier message d'appel à la «purge» pour Halloween devenu viral, sera jugé le 28 novembre pour «provocation, non suivie d'effet, aux crimes ou délits». Le jeune homme fait valoir «une énorme blague».
«D'autres [...] ont repris cet appel à la purge. C'est pour ça que [ce 30 octobre], un homme de 16 ans avait également été interpellé à Sarcelles (Val-d'Oise) pour avoir relayé le mot d'ordre de la "purge"», en y ajoutant des règles, selon une source policière citée par l'AFP. L'adolescent a été présenté ce 31 octobre devant un juge des enfants et mis en examen. En garde à vue, il avait affirmé lui aussi que cette «purge» n'était qu'une «blague» qu'il s'était contenté de relayer, selon l'AFP.
Depuis ce 27 octobre, plusieurs documents circulent sur les réseaux sociaux. L'un d'eux, intitulé «Les règles de la purge de Corbeil-Essonnes», appelle notamment à attaquer les forces de l'ordre «au mortier, feux d'artifice, pétards, pierres».
Ces appels s'inspirent d'une série de films américains, The Purge, dans laquelle, aux Etats-Unis, tous les crimes sont autorisés le temps d'une nuit.