Emmanuel Macron menace les pays «qui ne veulent pas davantage d'Europe»
Avec en ligne de mire les élections européennes de 2019, Emmanuel Macron a prévenu, au cours d'une conférence de presse le 20 septembre à Salzbourg, que les pays qui ne souhaitaient pas «davantage d'Europe» ne recevraient plus de fonds structurels.
«Les pays qui ne veulent pas davantage d'Europe, ils ne toucheront plus les fonds structurels», a prévenu Emmanuel Macron ce 20 septembre à l'issue d'un sommet européen à Salzbourg, en Autriche. Il a poursuivi en ajoutant : «A un moment donné, le règlement se fera simplement. Les pays qui ne veulent pas davantage de Frontex [l'Agence européenne des gardes-frontières et des gardes-côtes] ou de solidarité, ils sortiront de Schengen. »
Sans préciser à quels Etats il faisait référence, le président français a vilipendé «ceux qui expliquent : moi [...] j'aime l'Europe quand elle me donne de l'argent, quand elle permet la prospérité à mon peuple, quand elle permet à mes travailleurs d'aller mieux gagner leur vie dans des pays voisins. Mais, chez moi, pas un seul migrant, pas un seul réfugié».
A un moment donné, le règlement se fera simplement. Les pays qui ne veulent pas davantage de Frontex ou de solidarité, ils sortiront de Schengen
Estimant que les élections européennes de mai prochain seraient «la bataille que tous les progressistes en Europe, que tous les démocrates doivent conduire», il a jugé que cette échéance allaient être un «combat historique».
Pour le président français, «la crise que l'Europe vit ces dix dernières années, c'est une crise existentielle, la capacité à savoir si le projet politique conduit par les pères fondateurs, qui a consisté à savoir conjuguer les intérêts nationaux pour définir quelque chose de plus grand, peut toujours prévaloir».
Plusieurs pays d'Europe de l'Est, Hongrie en tête, sont vent debout contre la politique migratoire de Bruxelles. Un vif échange a opposé fin août Emmanuel Macron d'un côté et Viktor Orban de l'autre. Le locataire de l'Elysée avait volontiers endossé le rôle d'«opposant principal» aux «nationalistes» tandis que le second accusait le président de la République d'être «à la tête des forces politiques soutenant l'immigration».