Clientéliste ? Un maire LR a appuyé l'ouverture d'une sulfureuse école musulmane
Marianne révèle que le maire LR d'Aulnay-sous-Bois, Bruno Beschizza, a soutenu le projet d'ouverture d'un établissement privé hors contrat dans sa commune de Seine-Saint-Denis. Cette école a ouvert ses portes en septembre et fait déjà polémique.
L'école Philippe-Grenier, du nom du premier député musulman de l'histoire de France, a fait sa rentrée le 3 septembre à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis. Elle se situe sur les lieux d'un ancien établissement, fermé en 2007. Particularité de cette nouvelle école : celle-ci ne dispensera pas un enseignement public puisque l'établissement musulman est privé hors-contrat.
Subtilité supplémentaire mais non des moindres, l'hebdomadaire Marianne fait savoir, le 7 septembre, que le projet a été soutenu avec force par un maire étiqueté Les Républicains (LR), Bruno Beschizza.
La municipalité lui a ainsi accordé un bail de 25 ans, l'hebdomadaire précisant : «Une faveur pour laquelle Beschizza n'a pas ménagé ses efforts.» En effet, Marianne ajoute que le maire a fait approuver en avril 2018 un contrat de location pour l'établissement. L'opposition aurait alors pesté contre cette délibération «floue», le montant du loyer qui ne serait «pas précisé» et un bail «accordé à une mystérieuse association intitulée Education pour tous… créée en janvier 2018».
Interrogée par le magazine, Leila Abdellaoui, conseillère municipale macroniste, s'interroge : «Comment peut-on confier une école à une association qui n'a que trois mois d'existence et aucun bilan ?» Cette association, Education pour tous, ne serait qu'un «faux-nez» de l'Espérance musulmane de la jeunesse française (EMJF).
Un renvoi d'ascenseur électoraliste ?
En juillet, l'édile tente alors de faire voter par sa majorité l'occupation des anciens locaux de l'école publique par l'EMJF «pour un loyer fixé à 900 euros par mois pendant les sept premières années de location» pour un bâtiment dont «la surface au plancher est d'environ 1 500 mètres carrés». L'opposition vote contre et proteste, mais la majorité suit le maire dans une séance décrite comme «houleuse». La manœuvre est-elle électoraliste ? Tout porte à le croire.
Quelques jours plus tard, Marianne retrouve un post Facebook de Hassen Farsadou, président de l'association musulmane EMJF. Celui-ci n'hésite pas à menacer politiquement l'opposition : «J'attends les élections municipales 2020 avec impatience pour que certains Arabes hypocrites et certains communistes racistes quittent le conseil.»
D'ailleurs, le conseiller municipal socialiste Guy Challier dénonce dans Marianne : «Il y a clairement une problématique de clientélisme.» L'hebdomadaire précise en outre : «Aux municipales de 2014, l'association avait retiré son soutien au maire socialiste sortant, Gérard Ségura, faisant le jeu du candidat de la droite. Hassen Farsadou avait, lui, carrément soutenu publiquement Beschizza.»
C’est édifiant et pourtant vrai, lors du CM de juillet dernier, @brunobeschizza a fait voter un bail de 25ans à l’EMJF pour occuper l’ancienne école Bougainville. Notre groupe PS et Radicaux, a voté contre, en rappelant notre opposition à toutes école hors contrat avec l’EN! https://t.co/S03NFd1pfI
— Guy Challier (@ChallierG) August 30, 2018
Nul doute que le maire LR Bruno Beschizza a eu une position qui risquerait d'irriter son président de parti Laurent Wauquiez.
Pour ajouter du sel à la controverse, Marianne avait révélé fin août que le président de l'EMJF, Hassen Farsadou, à l'initiative de l'ouverture de l'école, avait fait la promotion de l'école sur Facebook avec une méthode très offensive, fondée sur des rumeurs infondées et des propos anti-laïcité. Hassen Farsadou avait ainsi accusé les «laïcistes» de l'Education nationale d'«apprendre la masturbation» ou de «lancer une vendetta» contre «les sorties scolaires» ou «les jupes longues». Défendant également le port du hijab, Hassen Farsadou a ajouté : «Vous attendez les sorties scolaires dans les Gay pride pour vous ressaisir ?»
Face à la polémique, Hassen Farsadou a plaidé le copier-coller en assurant au Parisien : «L’idée générale me plaisait, mais j’aurais dû enlever certaines phrases.» Sur Facebook, il a tout de même assumé exprimer «d’importantes inquiétudes quant à l'éducation sexuelle des enfants à l'école».