Les harkis et leurs enfants bientôt indemnisés par l’Etat français ?
Le gouvernement français dévoilera en septembre prochain une série de mesures en faveur des harkis. Inscrite dans un rapport remis en juillet dernier, l’une d’entre elles préconise la création d'un fonds de 40 millions d’euros.
Dans une interview publiée dans le JDD publiée le 19 août, le secrétaire d’Etat auprès du ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq, a fait savoir que le gouvernement français annoncerait en septembre prochain plusieurs mesures en faveur des Harkis, ces supplétifs algériens ayant combattu sous le drapeau français pendant la guerre d’Algérie. «Cela fait partie des moments difficiles de son pays qu'il faut connaître», a-elle déclaré.
Contacté par France 24, son cabinet a précisé que ces annonces pourraient être officialisées par le président Emmanuel Macron en personne, en raison de sa «sensibilité pour les questions mémorielles en général et pour la question des Harkis en particulier».
Initié par le chef de l'Etat en janvier, un groupe de travail chargé d'«évaluer les dispositifs de reconnaissance et de réparation mis en œuvre en faveur des Harkis», a remis à Geneviève Darrieussecq en juillet dernier, un rapport comportant 56 propositions. Parmi elles, figurent le vote d’une résolution parlementaire reconnaissant le sort des Harkis après la guerre d’Algérie, l’enseignement obligatoire de la guerre d’Algérie au collège et au lycée ou encore la mise en place d'un «fonds de réparation et de solidarité» d’un montant de 40 millions d'euros qui devrait également concerner les enfants.
Un montant bien loin des 4 à 35 milliards d’euros espérés par les associations plaidant pour la reconnaissance des harkis par l’Etat français, regroupées au sein du Comité national de liaison des harkis (CNLH). «Nous ne voulons pas d'aides sociales. Ce sont des mesurettes», avait réagit le 25 juin l'un des quatre représentants du CNLH, Mohamed Badi.
Selon les historiens, 90 000 harkis ainsi que leur famille ont été admis sur le territoire français après l'indépendance de l'Algérie. Entre 55 000 et 75 000 ont été abandonnés en Algérie et furent pour la plupart, victimes des représailles des indépendantistes algériens qui les considéraient comme des traîtres.