«Mépris permanent»,«Rambo d’opérette»: la réaction de Macron à l’affaire Benalla irrite l’opposition
L’intervention d’Emmanuel Macron devant des élus de la majorité au sujet de l’affaire Benalla a suscité une salve de critiques de la part des élus de l’opposition. Nombre d’entre eux dénoncent une forme de mépris envers les Français.
Très attendu depuis le début de l’affaire Benalla, Emmanuel Macron s’est exprimé ce 24 juillet devant les députés de la majorité à la maison de l’Amérique Latine, à Paris. Si ses fidèles soutiens ont loué son intervention, l’opposition a quant à elle rapidement formulé des critiques acérées.
Envolée de testostérones
C’était bien la peine que #Strozda sous serment ait cherché à prendre l’ensemble de la responsabilité de la décision. #ChaqueHeureUneVersion#BenallaMacronhttps://t.co/1X40V2a5yH
— Olivier Faure (@faureolivier) 24 juillet 2018
«Macron, ce soir, devant des députés LREM : "Le seul responsable, c’est moi, qu’ils viennent me chercher". Oh ! Une envolée de testostérones ! Mais pas au point de venir s’expliquer devant le pays et devant les commissions d’enquêtes parlementaires. Un Rambo d’opérette», a raillé le porte-parole du Parti communiste français (PCF) Olivier Dartigolles.
Macron, ce soir, devant des députés LREM, « le seul responsable, c’est moi, qu’ils viennent me chercher ». Oh ! Une envolée de testostérones ! Mais pas au point de venir s’expliquer devant le pays et devant les commissions d’enquêtes parlementaires. Un rambo d’opérette.
— Olivier Dartigolles (@Dartigolles) 24 juillet 2018
De son côté, Alexis Corbière, de la France insoumise (LFI) a exhorté Emmanuel Macron à venir s’exprimer devant les élus en commission d’enquête en faisant allusion à l’une de ses déclarations : «S'ils veulent un responsable, il est devant vous. Qu'ils viennent le chercher.»
Devant ses seuls amis #Macron affirme "le seul responsable, c'est moi" "qu'ils viennent me chercher". Chiche, M. Le Président ! Vous devez donc être auditionné, on peut même se déplacer jusqu'à vous. Vous acceptez ? Sinon à quoi rime cette provocation ? #AlexandreBenallapic.twitter.com/svdnSlf7VV
— Alexis Corbière (@alexiscorbiere) 24 juillet 2018
L’incroyable arrogance
Le député de la septième circonscription de la Seine-Saint Denis a été rejoint par son collègue de parti Bastien Lachaud. Celui-ci a pour sa part dénoncé «l’incroyable arrogance» du chef de l’Etat «qui se croit tout permis tel un monarque républicain absolu.»
Incroyable arrogance de @EmmanuelMacron qui du fait de l'immunité présidentielle, se croit tout permis, tel un #monarque républicain absolu. Il doit venir devant la #CommissionEnquete. Et rendre des comptes. Aux français.e.s. Référendum révocatoire! #AffaireBenallaMacron#Benallapic.twitter.com/tyTpVq9HSh
— Bastien Lachaud (@LachaudB) 24 juillet 2018
«Si tel est le cas pourquoi avoir attendu la semaine dernière pour le licencier ? Pourquoi l’avoir dans les faits maintenu dans ses fonctions ? Pourquoi l’avoir couvert ? Le storytelling ne fonctionne plus», a tweeté le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, en réaction au sentiment de «trahison» exprimé par Emmanuel Macron.
Emmanuel Macron parle à Emmanuel Macron
A droite de l'échiquier politique, les critiques ont également fusé. Le sénateur Les Républicains (LR) de la Vendée Bruno Retailleau a déploré le choix du président de la République de s’adresser à sa propre majorité et non à l’ensemble des Français.
Alors que 75% des Français attendent qu’@emmanuelmacron s’exprime sur l’affaire #Benalla, celui ci décide de le faire devant sa majorité. Emmanuel Macron parle à Emmanuel Macron. La République de l’entre-soi...
— Bruno Retailleau ن (@BrunoRetailleau) 24 juillet 2018
Même son de cloche du côté du député Rassemblement national (RN) Ludovic Pajot : «Au lieu de s'exprimer devant les Français, Macron préfère s'expliquer lors d'une soirée des députés de la majorité. Quel mépris envers le peuple et nos institutions!»
Au lieu de s'exprimer devant les Français, Macron préfère s'expliquer lors d'une soirée des députés de la majorité. Quel mépris envers le peuple et nos institutions !
— Ludovic PAJOT (@ludovicpajot) 24 juillet 2018
Le président du mouvement Les Patriotes Florian Philippot a également commenté l’intervention du locataire en des termes similaires :«"Qu’ils viennent me chercher" : Macron veut-il être pris au mot ? Les Français vont finir par s’agacer assez fortement de ce mépris permanent !»
« Qu’ils viennent me chercher » : #Macron veut-il être pris au mot ? Les Français vont finir par s’agacer assez fortement de ce mépris permanent ! #Benallapic.twitter.com/d16EFhHvVV
— Florian Philippot (@f_philippot) 24 juillet 2018