Greenpeace envoie un drone «Superman» contre la centrale nucléaire du Bugey (VIDEO)
Vidéo à l'appui, les équipes de Greenpeace France ont rapporté avoir envoyé un drone en forme de Superman s'écraser contre un bâtiment d'une centrale atomique proche de Lyon, pour dénoncer la vulnérabilité des installations nucléaires.
L'AFP, citant des sources concordantes, a confirmé qu'un drone en forme de Superman, piloté par des militants de Greenpeace France, avait survolé ce 3 juillet la centrale du Bugey, à 25 kilomètres de Lyon (Ain). Selon l'ONG, le drone s'est écrasé contre le mur de la piscine d'entreposage de combustible radioactif usagé de la centrale.
[ALERTE] Superman survole la centrale nucléaire du Bugey, à une trentaine de km de Lyon, et s’écrase volontairement contre un bâtiment lourdement chargé de radioactivité #SuperRadioactifpic.twitter.com/hOpQtLOdg8
— Greenpeace France (@greenpeacefr) July 3, 2018
Sur la vidéo issue d'images filmées par deux drones de Greenpeace, on peut apercevoir les bâtiments de la centrale, dont le réacteur 2 d'une zone interdite de survol. Puis, l'un des deux drones semble devenir incontrôlable et s'écraser contre le mur de la piscine. Un scénario angoissant, que les opposants au nucléaire de Greenpeace ont voulu montrer pour illustrer le manque de protection de ces installations contre les intrusions. D'autant que le mur visé ne présenterait à cet endroit «que» 30cm d'épaisseur.
Dès l'action terminée, l'association écologiste, habituée aux incursions dans les centrales, a communiqué sur son geste et détaillé l'opération. «Nous souhaitons montrer une nouvelle fois ce qu’EDF cherche à cacher», a expliqué l’un des porte-parole de l’association, Cyril Cornier. «A savoir qu’il existe une véritable et très inquiétante vulnérabilité des 19 centrales nucléaires françaises. En réussissant à écraser un drone sur le point le plus fragile, à savoir là où le combustible usé, et donc hautement radioactif, est entreposé après avoir été retiré du réacteur, nous montrons que la sécurité n’est absolument pas assurée. Cela ne fait plus aucun doute», a-t-il conclu.
EDF, dans un communiqué, a fait savoir que le vol des deux drones, avait été détecté et que la gendarmerie avait intercepté l'un des deux engins.
Le Parisien de son côté a rapporté qu'une heure après l'action, personne ne s'était déplacé au pied du mur pour observer les débris du drone. «La présence de ces drones n'a eu aucun impact sur la sûreté des installations. Il s'agit cependant d'une infraction au regard du code de la défense, qui donnera lieu au dépôt d'une plainte», a déclaré EDF à l'AFP.
Les militants de Greenpeace ont au contraire insisté sur la possibilité de mener des «attaques extérieures» sur les bâtiments sensibles.
Cet incident nourrira sûrement les discussions lors de la présentation d'un nouveau rapport d’une Commission d’enquête parlementaire sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires à l’Assemblée nationale le 5 juin.