L'ex-patron de Carrefour renonce à près de 4 millions d'euros d'indemnités de départ

- Avec AFP

L'ex-patron de Carrefour renonce à près de 4 millions d'euros d'indemnités de départ © Charles Platiau Source: Reuters
Georges Plassat, ex-patron de Carrefour, en février 2016
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Georges Plassat, l'ex-PDG de Carrefour, a fait savoir dans un communiqué publié le 16 juin qu'il renonçait à son indemnité de départ de près de 4 millions d'euros, alors que le groupe connaît d'importante difficultés.

L'ancien PDG de Carrefour Georges Plassat a renoncé le 16 juin à son indemnité de départ, sous la pression du gouvernement qui avait jugé sa rémunération «choquante» compte-tenu des déboires du groupe de distribution.

«Il a décidé de renoncer à l'application de la clause de non concurrence qui lui avait été octroyée et donc au versement de l'indemnité de départ correspondante», a annoncé Carrefour dans un bref communiqué. La somme correspond à près de 4 millions d'euros.

L'ancien dirigeant a pris cette décision «en raison de l'incompréhension qui entoure les conditions financières de son départ», explique Carrefour.

Les actionnaires du groupe avaient approuvé le 15 juin à 68% l'octroi à Georges Plassat d'une rémunération de 13,17 millions d'euros en 2017.

Cette somme comportait une indemnité de départ sous la forme d'un engagement de non-concurrence. 

Cette clause devait en théorie assurer que Georges Plassat ne devienne pas dirigeant d'un groupe concurrent de Carrefour, un cas de figure pourtant peu probable compte tenu de son âge (68 ans lors de son départ) et de ses problèmes de santé.

Cet énorme chèque avait suscité la colère des syndicats du groupe, en pleine restructuration, la CFDT dénonçant une somme «dépourvue de toute exemplarité» et «déconnectée» des résultats du distributeur.

«Que l'échec soit récompensé par des rémunérations très élevées, c'est incompréhensible et choquant», s'est étonné Bruno Le Maire, ministre de l'Economie,  le 16 juin dans un entretien avec l'AFP, avant l'annonce de Georges Plassat.

Carrefour est en effet engagé dans un sévère plan de restructurations sous la direction du nouveau PDG Alexandre Bompard, avec des milliers de suppressions d'emplois annoncées en janvier. Les magasins avaient été touchés par un mouvement de grève exceptionnel fin mars.

«Les anciens dirigeants de Carrefour ont laissé une situation très dégradée, cette situation a amené la nouvelle direction à prendre des mesures de restructuration qui vont se traduire par des pertes d'emplois et des fermetures de magasins. On ne peut sanctionner cet échec par des rémunération élevées et une telle prime de départ», a précisé le ministre.

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Mais au-delà du cas de Georges Plassat, le ministre a sommé le patronat dans son ensemble d'agir pour éviter que de tels cas de figure se reproduisent, en renforçant le code Afep-Medef.

Ce code élaboré par l'Association française des entreprises privées (Afep), qui regroupe les plus grands groupes français, et le Medef, est une sorte de code de bonne conduite. Il avait déjà été renforcé fin 2016 sous la pression du gouvernement après la polémique née de l'«affaire Renault» liée à la rémunération de son PDG Carlos Ghosn.

«L'Afep et le Medef doivent prendre des mesures fortes pour renforcer le suivi et l'application par ses membres du code Afep-Medef», a demandé Bruno Le Maire.

Ces deux organisations patronales «avaient assuré l'Etat français que ce code de conduite serait suffisant» et «nous serons très vigilants sur les décisions que prendront l'Afep et le Medef pour renforcer leur code de conduite et renforcer l'effectivité de ce code de conduite», a-t-il insisté. Il en va de leur «crédibilité».

Le Haut Comité de gouvernement d'entreprise (HCGE), chargé d'examiner l'application du code, avait sommé la veille Carrefour de s'expliquer sur la détermination de la rémunération de ses dirigeants. 

L'Afep et le Medef – qui est en pleine campagne interne pour trouver un successeur à son président Pierre Gattaz – ont estimé que le HCGE avait «démontré l'efficacité et l'indépendance de la régulation du code de gouvernement d'entreprise».

Les deux organisations indiquent qu'elles «publieront une version renforcée du code de gouvernement d'entreprise dans les prochains jours» et que «celle-ci intégrera des recommandations de nature à éviter les écarts constatés récemment».

Le patron de Carrefour, Alexandre Bompard, a annoncé qu'il ferait des propositions pour que sa propre indemnité de départ, versée au terme de son mandat, qui court jusqu'au 31 décembre 2020, ne «fasse plus débat».

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