Le président de l'université de Nice menace de mort un bloqueur (VIDEO)
- Avec AFP

Au cours de l'occupation du siège de la faculté de Nice, le président de l'université de Nice Jean-Marc Gambaudo est sorti de ses gonds et a menacé de mort un étudiant qui participait alors au blocage.
Le président de l'Université Côte d'Azur (UCA) Jean-Marc Gambaudo a proféré des menaces de mort à l'encontre d'un manifestant qui occupait le siège de la faculté de Nice et venait de blesser un membre du personnel, le 16 mai, selon une vidéo mise en ligne sur les réseaux sociaux par un collectif d'étudiants.
«Toi, je te revois sur le campus, seul, t'es mort !», s’écrie-t-il , en désignant du doigt un manifestant, sur les images révélées par Nice-Matin ce 20 mai et diffusées par le collectif d'étudiants Sauve ta fac 06, opposé à la réforme de l'Université.
Plus tard dans la journée, lors d'un point presse sur le site de Valrose de l'Université de Nice, en l'absence de Jean-Marc Gambaudo, Emmanuel Tric, le président de l'UNS (un des 13 établissements chapeautés par UCA) a rapporté qu'un des personnels blessés est «en arrêt maladie pour huit jours à cause d’un traumatisme crânien et de douleurs aux cervicales».
«Je me sens plus agressé qu’agresseur, et c’est l’Université qui a été agressée. C’est une réaction de défense», a-t-il plaidé. Emmanuel Tric et Marc Dalloz, le vice-président d'UNS, ont refusé de condamner les menaces de leur collègue à l’encontre du manifestant, en demandant qu'elles soient remises dans leur contexte, «relativement houleux».
L'auteur de l'agression arrêté
À la suite de ces incidents, le manifestant, qui a été formellement reconnu comme étant celui qui a lancé la chaise, a été interpellé le 18 mai et placé en garde à vue. Il avait déjà été condamné il y a deux mois pour des faits similaires à un travail d'intérêt général, condamnation dont il a fait appel.
Deux jours après son arrestation, ce jeune homme de 23 ans a été mis en examen pour violences en réunion et avec arme par destination, dégradations touchant un bien d'utilité publique et refus de donner le code de son téléphone, et placé sous contrôle judiciaire, selon son avocate Maître Zia Oloumi.
Celle-ci a déclaré à l'AFP : «Il est évident que les propos sont suffisamment violents pour qu’on étudie la possibilité de déposer plainte, pour menaces de mort ou incitation à la violence, mais aucune décision n’est encore prise.»
Les manifestants sont aussi accusés d'avoir commis des dégradations dans un lieu classé, la salle des actes, au sein du château de Valrose qui abrite la direction de l'université et la faculté de sciences de Nice.
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