Génération Nation : Jordan Bardella veut «un nouveau départ» pour le mouvement de jeunesse du FN
Alors que le FN devrait se renommer en juin Rassemblement national, le Front national de la jeunesse, va lui aussi se rebaptiser. Il s'appellera Génération Nation, avec l'idée pour son président, Jordan Bardella, de créer «un mouvement transversal».
Fini le Front national de la jeunesse (FNJ), place à Génération Nation. En juin, dans le prolongement de la volonté de Marine Le Pen de changer le nom «Front national» en «Rassemblement national», les jeunes du FNJ souhaitent eux aussi opérer un tournant, en se renommant Génération Nation.
Pour le président des jeunes du parti, Jordan Bardella, interviewé par RT France, «l’idée est de marquer un nouveau départ pour le mouvement de jeunesse [...] avec comme missions de redynamiser le Front national de la jeunesse, d’en faire une école des cadres, de rendre [ses] actions plus visibles, d'avoir une communication plus incisive et de redevenir le premier mouvement jeune de France dans le cadre de la campagne européenne».
A en croire Jordan Bardella, également conseiller régional d'Ile-de-France, Génération Nation nourrit l'ambition de «démultiplier» toutes les actions actuelles du FNJ qui ont actuellement lieu en région parisienne (maraudes de soutien aux SDF, réseau d’aide aux devoirs ou organisation de conférences).
Le jeune élu régional a les élections européennes de 2019 en ligne de mire : «Emmanuel Macron va utiliser tous les moyens de communication pour faire la publicité de l’Union européenne. Nous, il faut qu’on soit capable, dans la continuité de ce que va faire le Front national, de faire ce travail de pédagogie pour mettre en avant l’Europe des nations et des libertés, qu’on souhaite mettre en œuvre.»
En outre, Jordan Bardella ne cache pas l'autre objectif de ce changement de nom : tourner la page Front national et celle de son fondateur Jean-Marie Le Pen. «C’est une nouvelle ère qui s’ouvre», estime-t-il.
«La volonté qu’a eue Marine Le Pen, après la présidentielle consistait à dépasser le Front national pour pouvoir gagner, pour pouvoir franchir les 50% et il faut qu’on aille chercher des alliés, comme une alliance avec Nicolas Dupont-Aignan», explique Jordan Bardella. «On a aussi un certain nombre de discussions avec d’anciennes personnalités des Républicains», précise-t-il, en ajoutant qu'il est ouvert au dialogue avec tous, que ce soit avec Debout les jeunes ou Les jeunes républicains – mouvements de jeunesse respectifs de Debout la France et des Républicains.
«Je crois que nos idées sont majoritaires dans le pays et cette démarche de convergences, on veut aussi l’avoir à l’échelle de la jeunesse», précise-t-il en ajoutant que Génération Nation souhaite devenir «un mouvement transversal qui va au-delà de notre socle classique qui était le FNJ».
Génération nation, Génération identitaire, aucun rapport ?
Le nom de Génération Nation pourrait laisser penser que les jeunes frontistes tendent la main à Génération identitaire, ce groupuscule qui s'est illustré dans les Hautes-Alpes pour avoir tenté d'empêcher des clandestins d'arriver sur le sol français. Jordan Bardella affirme que le changement de nom du mouvement qu'il dirige n'est aucunement une allusion à Génération identitaire. «Génération Nation est le slogan actuel du FNJ, un slogan lancé fin 2013 pour la campagne des élections européennes de 2014», explique-t-il. Il juge d'ailleurs que Génération Nation n'est «pas sur le même créneau» que Génération identitaire.
En effet, il juge que Génération identitaire est «un groupe de militants qui mène des opérations de communication», alors que son mouvement est «une formation politique qui forme des militants mais aussi des dirigeants». «Le seul changement face au défi migratoire, sur l’Union européenne, sur la question de l’emploi viendra des urnes», assure-t-il.
Bastien Gouly