Evacuation de Tolbiac : les policiers dénoncent une «tentative de meurtre» (PHOTOS)
Si l'université de Tolbiac a bien été évacuée par les forces de l'ordre le 20 avril, cela ne s'est pas fait sans incidents : des véhicules de la Compagnie républicaine de sécurité ont notamment été pris pour cibles par 100 à 200 manifestants.
En marge de l'opération d'évacuation de l'université de Paris-I dans le XIIIe arrondissement de Paris, des véhicules de police ont été pris pour cible le 20 avril, mettant en péril la vie des membres des forces de l'ordre, selon un communiqué du syndicat UNSA Police qui évoque «une tentative de meurtre» et exige des poursuites judiciaires.
Le ministre français de l'Intérieur, Gérard Collomb, s'y était engagé le 17 avril devant l'Assemblée nationale : l'ordre public serait rétabli «partout» et «en particulier dans les facultés» bloquées par des étudiants vent debout contre les réformes du gouvernement. Le 20 avril, à 5h, une centaine de CRS ont pénétré dans le site universitaire de Tolbiac à Paris, lieu emblématique de la mobilisation contre la réforme de l'accès à l'université, occupé depuis le 26 mars, et le ministre s'était félicité dans la journée sur Twitter : «Les forces de l’ordre ont mis fin à l’occupation du site "Tolbiac", sous l’autorité du préfet de Police. Partout l’Etat de droit sera rétabli.»
Conformément à ce que j’avais annoncé devant l’Assemblée nationale ce mercredi, et à la demande du Président de l’Université Paris 1, les forces de l’ordre ont mis fin à l’occupation du site « Tolbiac », sous l’autorité du Préfet de Police.
— Gérard Collomb (@gerardcollomb) 20 avril 2018
Partout l’État de droit sera rétabli.
Une évacuation «dans le calme» selon la préfecture, mais des dégâts importants
Si la préfecture de police préfère évoquer une évacuation «dans le calme», l'AFP relève toutefois des jets de bouteilles en verre et d'autres projectiles, dans «une ambiance très tendue». De fait, une enquête a été ouverte après le dépôt d'une plainte par le président de l'Université Paris-I, Georges Haddad, comme l'a révélé le Journal du dimanche (JDD) du 22 avril. Une source judiciaire a précisé que les investigations avaient été confiées à la Sûreté territoriale. Georges Haddad a évalué le coût des «dégradations» – notamment des tags dans des amphis et du matériel informatique détruit – à «plusieurs centaines de milliers d'euros».
Un container à ordures jeté depuis un pont sur des policiers bloqués par le trafic
Les informations communiquées par le syndicat UNSA Police semblent aller dans le même sens et font état d'une grande violence à l'encontre des forces de l'ordre au niveau de la porte d'Italie à quelques encablures de l'université évacuée : «Le vendredi 20 avril, la CRS 52 de Sancerre est appelée en renfort sur Tolbiac. En arrivant sur la Porte d'Italie, l'unité est stoppée à cause des bouchons. Entre 100 et 200 manifestants étudiants, dont des individus masqués, voyant l'unité arrêtée et donc vulnérable, se rendent sur le pont de l'avenue de la Porte de Choisy qui surplombe le périphérique et projettent un container à ordures sur le véhicule de police et ses occupants. Le choc déforme le toit est blesse deux policiers.»
Le communiqué du syndicat des gardiens de la paix ajoute : «Trois autres véhicules de reconnaissance ont été impactés par des jets de projectiles, sans compter les véhicules de particuliers qui se trouvaient à proximité.»
Et le secrétaire général d'UNSA Police de conclure : «L'UNSA Police condamne cette tentative de meurtre et exige que tous les moyens soient mis en œuvre pour retrouver et traduire en justice les auteurs de ces actes.»
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