«Agressif», «illusioniste», «pédagogue» ? L'interview d'Emmanuel Macron agite la classe politique

«Agressif», «illusioniste», «pédagogue» ? L'interview d'Emmanuel Macron agite la classe politique© POOL Source: Reuters
Le président français Emmanuel Macron au théâtre national de Chaillot avant son interview avec Edwy Plenel et Jean-Jacques Bourdin le 16 avril.
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Le président français était l'invité d'un débat hors norme, par sa forme et sa durée, ce 15 avril sur BFMTV et Mediapart. Sa prestation, mais aussi celle des journalistes Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel, ont fait l'objet de critiques.

Un président de la République interviewé pendant plus de deux heures et demi dans un lieu «neutre» par deux journalistes politiques connus pour leur pugnacité : l'exercice réalisé par Emmanuel Macron au théâtre national de Chaillot, ce 15 avril, fut original à plus d'un titre. Opposition et majorité ont vivement commenté à la fois la forme de l'échange et la prestation du chef de l'Etat.

La droite dénonce «enfumage» et «comédie politique»

Du côté de la droite, la députée Les Républicains (LR) Virginie Duby-Muller a qualifié l'interview d'«exercice d'auto-satisfaction du Président, dans un cadre poussif et brouillon», n'y voyant «aucune annonce, beaucoup d'enfumage».

Laurence Sailliet, porte-parole du parti, a expliqué sur RFI avoir assisté «à une comédie politique», «assez troublante, et américanisée», faisant parti d'un «jeu de communication» choisi par le président. Elle a dénoncé un président «brouillon, ou qui a feint la sincérité», ne répondant pas aux questions des Français selon elle. Le député LR Guillaumé Larrivé a quant à lui jugé que l'émission était sur la forme faite «pour faire buzzer» et a trouvé «le président de la République souvent très énervé». 

Enfin, Damien Abad, député LR de l'Ain et vice-président du groupe à l'Assemblée nationale, a sévèrement jugé la performance du président, sur le fond : «On a vu un président des injustices, déconnecté des réalités et qui n’a pas mesuré cette colère sociale.»

A droite toujours, Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, a regretté des «propos complètement contradictoires d'Emmanuel Macron sur la Syrie», estimant que le chef de l'Etat français violait «le droit international pour le faire respecter», sans donner «aucun élément concret pour prouver l'origine des attaques chimiques», que l'Occident impute au gouvernement syrien.

Pour lui, «les Français observent à nouveau ce soir le vrai visage d'Emmanuel Macron !
Agressif, ne supportant pas la contradiction et assumant de prendre aux classes populaires et moyennes pour donner aux plus riches !»

Pour Marine Le Pen, Emmanuel Macron représente «le pire de la droite et le pire de la gauche»

La rivale du fondateur d'En Marche ! au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2017, Marine Le Pen, a jugé, sur le plateau de France 2 ce 16 avril, qu'Emmanuel Macron avait «révélé son vrai visage» : «Il y a un an, il nous a fait croire qu'il représenterait le meilleur de la droite et le meilleur de la gauche. Il représente en réalité le pire de la droite, et le pire de la gauche !», a-t-elle martelé. La président du Front national a également souligné : «Les Français ne sont pas dupes : le macronisme est un illusionnisme.»

«Emmanuel Macron n'entend pas la colère qui grandit dans notre pays, et donc ne corrige pas son action d'exécutant de la politique bruxelloise pour déconstruire méthodiquement notre pays», a en outre estimé le député frontiste Sébastien Chenu.

La France insoumise fustige l'«incroyable entretien de presse», d'un «président des riches»

A gauche, Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France insoumise (LFI), a estimé que «Jupiter» était «tombé du ciel». «Le président des riches s'embourbe en défensive. Naufrage en direct», a-t-il commenté sur Twitter pendant l'émission. Critiquant la forme du débat, un «incroyable entretien de presse» où l'on «n'écoute plus les réponses, on attend les questions».

«Ce qui devait être une reprise en mains est en fait un début de naufrage. Enlisé dans ses certitudes et inflexible, Emmanuel Macron s’est révélé comme le nouveau chef d’une droite étriquée», a fait de son côté fait savoir le député (LFI) Adrien Quatennens.

«2h30 d'interview pour faire une seule annonce nouvelle aux Français : comme vous ne travaillez pas assez, nous allons probablement supprimer un jour férié supplémentaire. Merci Macron.», a de son côté analysé le député insoumis Alexis Corbière.

Le PS dénonce une «mise en scène», où l'écologie était absente

Le nouveau Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a souligné ce 16 avril sur France Inter que cette interview était «le choix d’une mise en scène, une mise en scène choisie à la fois par ceux qui interviewaient, mais aussi par celui qui était interviewé».

«La planète se réchauffe, la biodiversité s'évanouit, l'agriculture intensive continue à polluer les sols et dégrader la santé des agriculteurs et des citoyens. A part ça... 2h30 sans un mot sur l'écologie. Ce point de détail», a pour sa part fustigé sur Twitter Benoît Hamon, ancien candidat du Parti socialiste à la présidentielle et fondateur du mouvement Génération.s.

La majorité loue la «pédagogie» d'une «interview qui fera référence»

Du côté de la majorité présidentielle et du gouvernement, Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité femmes-hommes, était sur le plateau de BFM TV pour débriefer la prestation du chef de l'Etat. Elle a loué «un entretien en profondeur» où le président «n'a esquivé aucune question. C'est une interview qui fera référence», pense-t-elle.

«Plus fier que jamais d’être aux côtés d'Emmanuel Macron. Un cap, une détermination, un programme. Un président à l’écoute, qui répond à toutes les questions, sans en esquiver aucune, avec rigueur et maîtrise. Un chef de l'Etat», a de même commenté le secrétaire d'Etat auprès du Ministre de la Cohésion des Territoires Julien Denormandie.

Le secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le Parlement et délégué général de La République En Marche ! Christophe Castaner, a loué «un président qui savait encaisser, qui savait aussi castagner quand c'était nécessaire» ce 16 avril sur RTL. «Il a tenu le débat», a-t-il souligné.

Lire aussi : Trump convaincu par Macron de rester en Syrie ? La Maison Blanche ne semble guère de cet avis

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