Macron sur la ZAD : «Je vais m'installer dans votre salon et dire que c'est un projet alternatif»
Lors de son entretien télévisé du 15 avril, le chef de l'Etat a adopté un ton résolument ferme sur les occupants d'université, mais aussi sur les zadistes de Notre-Dame-des-Landes, dont il a estimé que certains n'avaient pas de réel projet agricole.
Alors que le conflit s'enlise à Notre-Dame-des-Landes entre zadistes et gendarmes, Edwy Plenel a interrogé Emmanuel Macron, le 15 avril, sur le processus d'évacuation de la zone ordonné par le gouvernement français.
Le président de la République a justifié l'intervention des forces de l'ordre, déployées sur le terrain depuis le 9 avril : «Les gens étaient là contre un projet [d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes]. Ce projet a été arrêté, donc il n'y avait plus de raison d'être là.»
Je vais avoir moi un projet agricole alternatif. Je vais aller m'installer dans votre salon et puis je vais dire : «C'est un projet agricole alternatif»
«Une partie de ces gens [présents sur la ZAD] ont un projet agricole», a cependant concédé Emmanuel Macron, rappelant qu'un «délai supplémentaire [courant jusqu'au 23 avril]» avait été laissé à ceux-ci pour qu'ils enregistrent leur projet. «A l'issue de ce délai, tout ce qui doit être évacué sera évacué», a ajouté le chef de l'Etat.
Emmanuel Marcon a ensuite durci le ton sur les activistes qui, selon lui, n'ont pas tous un réel projet de développement agricole : «C'est un projet de désordre pour certains.»
«Je vais avoir moi un projet agricole alternatif. Je vais aller m'installer dans votre salon et puis je vais dire : "C'est un projet agricole alternatif."», a-t-il lancé.
Evoquant l'«agriculteur qui paye ses terres», Emmanuel Macron a poursuivi sur sa lancée : «Vous pensez que je peux aller maintenant lui expliquer ? "Il y a des gens, ils ont une idée formidable, une idée fumeuse : ils ne payent pas les terres, ils ne se conforment à aucune règle [...] Les règles de santé publique, ce n'est pas les leurs. Ils ont un projet alternatif, c'est formidable."»
«Je peux les regarder en face ? Je leur dis ça ? Vous n'êtes pas sérieux, monsieur Plenel», a-t-il enfin déclaré, à l'attention du journaliste.
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«Nous avons rétabli l'ordre républicain [en évacuant les zones où il n'y avait] aucun projet réel et uniquement des occupations illégales du domaine public», a conclu Emmanuel Macron sur la question des zadistes, dont il a estimé que la colère n'était «pas légitime».
Blocages d'universités : «des professionnels du désordre»
Abordant un autre sujet d'actualité, à savoir le blocage de plusieurs universités par des manifestants contre la loi Vidal, Emmanuel Macron a estimé que les étudiants participant à ces actions étaient «souvent minoritaires».
«Ce que je constate, c'est que dans toutes les universités aujourd'hui où il y a des amphis paralysés, des violences parfois au demeurant inadmissibles, les étudiants sont bien souvent minoritaires», a-t-il déclaré.
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«Ce sont des groupes qui ne sont pas des groupes étudiants qui viennent, et ce sont ceux dont j'ai dit [...] reprenant Audiard, qu'ils étaient "des professionnels du désordre"», a-t-il ajouté.
Le chef de l'Etat a en outre estimé que ces groupes menaient un «projet politique [...] qui n'a rien à voir avec la réforme».