Contre «les machos intégristes», le nouveau plan contre la radicalisation de la Brigade des mères

Contre «les machos intégristes», le nouveau plan contre la radicalisation de la Brigade des mères© Fred Dufour Source: AFP
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La Brigade des mères, association contre la radicalisation des jeunes dans les banlieues, présente le 6 avril son nouveau plan de prévention au Conseil d’Ile de France. Nadia Remadna, sa fondatrice, a dévoilé à RT les pistes de son plan d’action.

Un nouveau plan de prévention contre la radicalisation, VIGIF@MILLE, est présenté ce 6 avril à 17h au siège de la Région Ile-de-France par l'association la Brigade des mères. Dévoilé en présence de Valérie Pécresse, la présidente de la région, et Patrick Karam, vice-président en charge des sports, des loisirs, de la citoyenneté, de la jeunesse et de la vie associative, il vient en renfort du plan national de prévention contre la radicalisation présenté le 23 février. Au programme de ce nouveau plan : un travail auprès des enfants et familles radicalisées, des actions visant les réseaux sociaux et le discours prosélyte et des interventions auprès des institutions. 

Depuis 2014, Nadia Remadna, la fondatrice de l'association Brigade des mères, se bat avec son organisation pour lutter contre la radicalisation. Interrogée par RT France, elle alerte : «Il ne faut plus que ce soit un sujet tabou. Il faut le dire : il y a un gros problème avec l'islam rigoureux qui a pris de la place dans les quartiers». 

Nadia Remadna déplore qu'aujourd'hui, les familles en détresse voyant leur enfant se radicaliser sont peu accompagnées. «Je connais une famille de Lyon dont la fille de 15 ans s'est mariée religieusement avec un salafiste de 30 ans en cachette. Ils ont appelé la police, qui leur a répondu que ce n'était pas un délit. Personne n'arrive à aider cette mère à protéger son enfant malgré les appels à l'aide de la famille», dénonce-t-elle. «La majorité des familles qui ont appelé les numéros à disposition avant que leur enfant ne parte en Syrie n'ont pas été écoutées», se plaint-elle.

Un terrible constat sur les options prises par l'Etat face à la radicalisation

Entre 15 000 et 16 000 hommes, femmes et mineurs, étaient enregistrés au sein du fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT) en 2017. «Et qu'a-t-on fait depuis les attentats ?», s'interroge-t-elle. «Faire des fiche S, très bien, mais on ne règle pas le problème. En France, on adore les chiffres mais on ne fait rien», constate Nadia Remadna.

Ces machos intégristes ont remplacé les institutions françaises

Mais elle note que certaines mesures ont tout de même été prises... mais les pires, selon elle. «L'Etat a répondu par la religion en formant des imams, en aidant des associations religieuses. Ces machos intégristes ont alors remplacé les institutions françaises. Ces associations religieuses jouent sur le terrain du social, elles donnent de l'argent aux familles en difficulté, elles les épaulent... L’Etat a négocié avec eux, quand on commence à négocier avec ces personnes-là, c’est dangereux. Pourtant nous avons une convention des droits de l’enfant, nous sommes censés les protéger», rappelle-t-elle. 

Les élus de la République ont nourri la bête et maintenant c’est un monstre

«Depuis les attentats, on a donné pour tâche de déradicaliser... aux associatifs qui semblaient douteux. C'est l’arroseur arrosé, et cela démontre une grande lâcheté politique. Pour rattraper tout cela aujourd’hui, ça va être très dur», déplore-t-elle.

En évoquant les collusions entre l'Etat et les radicaux qui cherchent à noyauter la jeunesse aujourd'hui, elle dénonce : «Les élus de la République ont nourri la bête et maintenant c’est un monstre».

Une solution pour contrer ces velléités propagandistes des salafistes et autres prosélytes ? «Nous voulons que ces associations, ces travailleurs sociaux, les animateurs, les personnes qui encadrent les enfants ou sont susceptibles de s'en occuper, comme les gardiens d'immeubles, signent une charte de laïcité, avec un volet juridique. Le fait qu'il puisse y avoir un une sanction les freinera», estime-t-elle.

Ecole, centre de loisir, centre social : mobiliser autour de l'enfant radicalisé

Nadia Remadna attire l'attention sur les chaînes brisées entre services publics, partenaires sociaux, qui devraient pourtant communiquer et s’entraider lorsqu'ils ont affaire à un jeune radicalisé. «Nous voulons réconcilier les institutions avec les habitants car tout le monde travaille dans son coin : le centre social, l’école, le centre de loisirs... mais nous souhaitons que tout le monde communique. L'Etat a abandonné les quartiers. Nous allons organiser des réunions avec les personnes de quartier et de terrain et impliquer les familles. Notre enjeu est de trouver un référent solide dans les familles qui peut même être un oncle ou une tante, afin de rétablir le lien. Il faut que les professionnels soient impliqués, que tout le monde joue le jeu», explique-t-elle. 

Elle insiste sur la nécessité de faire de la prévention au sein de chaque institution pour que les enfants en voie de radicalisation ne soient jamais livrés à eux-mêmes.

«Nous allons chez les familles, il faut qu’elles nous fassent confiance, car elles l'ont perdue envers les institutions françaises», poursuit la fondatrice de la Brigade des mères.

Un grand nombre de radicalisés officient au sein des institutions d’Etat

Pire encore, Nadia Remadna alerte sur les curieux recrutements de l'Aide sociale à l'enfance (ASE), qui gère le placement des enfants : «Un grand nombre de radicalisés officient au sein des institutions d’Etat. L'ASE par exemple, appelle les boîtes d’intérim, et recrute n’importe qui, installant ainsi des nids de radicalisation. Dernièrement je me trouvais dans un endroit où étaient placés des enfants. Une fille de 12 ans arrive en short. Un agent recruté par l'ASE lui jette : "Quand c'est moi qui viens, tu sais que tu ne viens pas dans cette tenue." Les pauvres enfants ont déjà un parcours très lourd, ils ont été battus, violés... et un grand nombre de leurs éducateurs font vraiment peur !»

Faire démonter la propagande islamiste par des philosophes arabes

Autre piste pour lutter contre la radicalisation en ligne : ouvrir la discussion sur les manipulations sur internet. «Sur les réseaux sociaux, les radicalisés pour attirer leurs proies, mettent d'abord des photos de chatons, puis très vite des sourates très dures du coran. Nous souhaitons créer des réunions avec des philosophes arabes pour débattre de toutes ces tactiques : les radicalisés détestent les philosophes. Nous inviterons des familles concernées, ainsi que ces associations qui tiennent ces discours haineux. A un moment, il faut aller les confronter», conclut-elle.

Lire aussi : Attentats de l'Aude : «Il aurait fallu lui expliquer ce que signifie le djihad dans l'islam» (VIDEO)

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