Polémique en Corse : des trains 50% moins chers le jour d'une manifestation nationaliste ?

Polémique en Corse : des trains 50% moins chers le jour d'une manifestation nationaliste ?© PASCAL POCHARD CASABIANCA Source: AFP
Un train des Chemins de fer de la Corse
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A l'occasion d'une manifestation nationaliste prévue à Ajaccio, la compagnie publique des Chemins de fer de la Corse a annoncé une réduction de 50% de ses tarifs sur ses grandes lignes... faisant bondir certains politiques.

L'annonce du 31 janvier 2018 fait polémique : l'entreprise publique des Chemins de fer de la Corse (CFC) a déclaré une réduction de ses tarifs de 50% sur tous les trains «Grande ligne» le jour d'une manifestation nationaliste, le 3 février à Ajaccio. De nouveaux horaires, selon cette annonce, permettraient également aux intéressés de rejoindre plus facilement le lieu de l'événement et de quitter celui-ci en fin de journée. Cette promesse a d'été rendue publique sur le site internet des CFC... avant d'être remplacée par un message plus lisse. 

L'élu territorial du groupe «Per l'Avvene», Jean-Martin Mondoloni, avait néanmoins pris soin de réaliser une capture d'écran du premier communiqué de la compagnie ferroviaire.

Polémique en Corse : des trains 50% moins chers le jour d'une manifestation nationaliste ?© Compte Twitter - @jmmondo

Rectifié, le communiqué précise désormais qu'à l'occasion de la manifestation, «les Chemins de Fer de la Corse ont décidé d’adapter leur offre de transport afin de promouvoir le transport ferroviaire», sans préciser s'ils prévoient des réductions tarifaires.

Cela n'a toutefois pas convaincu plusieurs élus qui, à l'exemple du président de l'agglomération de Bastia, François Tatti, s'étonne de la «confusion des genres et des caisses». «En droit pénal ça s’appelle détournement de fonds publics !», accuse-t-il.

Une confusion des genres pointée du doigt également par le groupe «Per l’Avvene» à l’Assemblée de Corse, sur Facebook : «Il ne s’agit ni plus ni moins que d’un dévoiement des fonds publics alloués au transport ferroviaire. Les contribuables insulaires sont en droit de demander des comptes face à cette utilisation stupéfiante des transports publics en réclamant ce qui fonde juridiquement cette opération».

Sur sa plateforme internet, la fédération de Haute-Corse des Républicains s'est aussi scandalisée de l'attitude des CFC : «Nous avons pris la peine d’appeler une gare afin de connaître la réduction pratiquée. La réponse a été claire et précise : pour bénéficier de la réduction de 50%, il suffit de dire que vous allez à la manifestation», assure la fédération. Constatant que de telles promotions ne sont d'ailleurs jamais accordées aux groupes scolaires notamment, Les Républicains estiment que ««les partis politiques qui appellent à la manifestation n’ont qu’à affréter les trains comme cela se pratique sur le continent». «Messieurs les nationalistes le beurre et l’argent du beurre ça suffit», s'offusquent-ils.

Il ne s'agit donc pas pour notre entreprise d'inciter les gens à se rendre à Ajaccio mais simplement de convaincre ceux qui ont décidé de le faire, de prendre le train

Face à la polémique, le 1er février, les CFC se sont fendus d'un nouvelle déclaration publique : «[Les CFC] n'entendent en aucun cas soutenir directement ou indirectement, la manifestation», assurent-ils. Néanmoins, la manifestation d'Ajaccio a pour «conséquence évidente de créer un besoin de transport pour un nombreux public potentiel». «Il ne s'agit donc pas pour notre entreprise d'inciter les gens à se rendre à Ajaccio mais simplement de convaincre ceux qui ont décidé de le faire, de prendre le train», tentent de clarifier les CFC.

Auprès de Corse-matin, le 2 février, le président des CFC avoue également une «maladresse». «Le chemin de fer est un service public. Il est hors de question d'orienter nos clients pour les inciter à manifester», se justifie-t-il. 

Le président de la République, Emmanuel Macron, sera quant à lui en déplacement sur l’île les 6 et 7 février.

Lire aussi : Déçu par l'attitude de l'Etat, le nationaliste corse Gilles Simeoni appelle à une manifestation

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