La prison à vie pour les agresseurs de policiers : une bonne idée selon Mathieu Kassovitz ? (VIDEO)
Sur le plateau de Canal+, le comédien et réalisateur est revenu avec des propos surprenants sur la polémique dont il avait fait l'objet en décembre lorsqu'il avait insulté la police après une opération anti-drogue qu'il jugeait disproportionnée.
Invité à s'exprimer au micro de Mouloud Achour, sur le plateau de l'émission Clique Dimanche de Canal+ le 28 janvier, Mathieu Kassovitz est revenu sur la brouille qui l'a opposé sur le réseau social Twitter à la police durant le mois de décembre.
Le 24 décembre 2017, à quelques heures du réveillon de Noël, l'acteur Mathieu Kassovitz s'en était vivement pris aux forces de l'ordre, les traitant de «bande de bâtards». «Vous êtes une belle bande de bons à rien», avait-il encore déclaré, à l'adresse directe du compte Twitter de la police nationale, en réaction à un tweet des forces de l'ordre se félicitant d'une saisie de drogue dans un centre hospitalier nantais.
#CliqueDimanche@kassovitz1pic.twitter.com/Z3fK9VQ923
— #CliqueDimanche 13h50 en clair sur Canal+ (@cliquetv) 28 janvier 2018
Là vraiment vous êtes une vraie bande de bâtards, si vous n'avez que ça à foutre
Cédant aux questions de Mouloud Achour, Mathieu Kassovitz est revenu sur ses propos (à partir de 8'20 dans la vidéo ci-dessous) : «Ils [les policiers] sont fiers d'annoncer qu'ils sont allés chez un patient et qu'ils ont récupéré sept grammes de "shit" chez un patient qui avait sûrement besoin de fumer son joint au lieu de prendre un Xanax, le soir [...], j'ai envie de me foutre de leur gueule oui, bien sûr. S'ils le prennent mal et qu'il disent qu'ils vont me faire un procès, [...] là vraiment vous êtes une vraie bande de bâtards, si vous n'avez que ça à foutre.»
«Je n'irais jamais insulter un flic»
Par la suite, l'animateur de Clique Dimanche remémore le «tweet sérieux» que Mathieu Kassovitz avait publié, après le «clash» sur Twitter, au sujet de l'affaire de Champigny-sur-Marne, pour défendre la policière agressée. «Vous l'avez soutenue ?», demande Mouloud Achour.
Les choses sont sorties de leur contexte, je m'adresse à des policiers qui font mal leur travail, mais moi, je n'aime pas la police, personnellement, je ne suis pas un fan
L'acteur-réalisateur commence par approuver : «Bien sûr, évidemment.» Puis précise : «Les choses sont sorties de leur contexte, je m'adresse à des policiers qui font mal leur travail, mais moi, je n'aime pas la police, personnellement, je ne suis pas un fan, je n'ai jamais eu de bons rapports avec la police [...], je n'irais jamais taper un flic, je n'irais jamais insulter un flic, si on me respecte, je respecte.»
La «prison pour la vie» à ceux qui «touchent» les policiers : une solution à maints problèmes ?
Et Mathieu Kassovitz, d'ajouter, de façon beaucoup plus surprenante (à partir de 10'17 dans la vidéo) : «J'aurais aimé que la police [française] soit comme la police de Londres des années 70-80» – c'est-à-dire, selon la «rumeur» qu'il cite : «Si tu touches à un "bobby" [policier anglais qui n'a pas d'arme à feu], tu vas en prison pour la vie». Un dispositif qu'il aimerait voir appliqué à «des policiers mieux entraînés» et «mieux respectés par leurs supérieurs», et qui selon lui obligerait «le respect et la discussion» entre civils et policiers, tout en rendant inutile le port d'armes par les forces de l'ordre.
Révélé par le film La Haine (1995, 2,59 millions d'euros de budget selon le site IMDB) ayant pour thème la misère à la fois sociale, économique et existentielle dans les banlieues françaises d'alors, Mathieu Kassovitz est un habitué des sorties fracassantes. En 2013, déçu par ses compatriotes, jugés notamment incapables de descendre dans la rue, il avait notamment déclaré dans une interview accordée au quotidien britannique The Guardian : «Je ne suis plus vraiment fier d'être français.»
Dans l'entre-deux tours de la présidentielle de 2017, il avait également traité Nicolas Dupont-Aignan de «trou du cul» pour avoir choisi de s'allier avec Marine Le Pen.
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