Show-business et élus : Dupont-Aignan attaqué de toutes parts après son soutien à Marine Le Pen
Après avoir annoncé qu'il ferait campagne aux côtés de la candidate frontiste pour «sauver la France», Nicolas Dupont-Aignan a été ciblé par des critiques de toutes parts et même des insultes. Il a décidé d'introduire une plainte.
Du côté du parti Les Républicains (LR), dont le candidat éliminé, François Fillon, a appelé à voter pour Emmanuel Macron, le ralliement de Nicolas Dupont-Aignan à Marine Le Pen, a été descendu en flammes.
Le président de Debout la France «montre son vrai visage, celui de la trahison», a estimé le secrétaire général de LR Bernard Accoyer dans un communiqué. «Cette aventure personnelle et opportuniste le mène sur le chemin le plus sombre», a poursuivi celui-ci, accusant Nicolas Dupont-Aignan d'avoir perdu «son honneur».
Nicolas Dupont-Aignan, une aventure personnelle et opportuniste qui le mène sur le chemin le plus sombre #MLPNDApic.twitter.com/TcTmB9O0wa
— Bernard Accoyer (@BernardAccoyer) 29 avril 2017
Pour le maire de Meaux Jean-François Copé, le nouveau soutien de Marine Le Pen a commis une «immense faute politique et morale».
L'ex-candidat, éliminé de la primaire de la droite et du centre après avoir obtenu 0,3% des voix, s'est dit «consterné» que Nicolas Dupont-Aignan rallie la candidate frontiste «pour un plat de lentilles».
Françaises, Français, je vous appelle solennellement à résister à la tentation de tout casser, à éviter à la #France le malheur du FN. 🇫🇷
— Alain Juppé (@alainjuppe) 29 avril 2017
Quant à Alain Juppé, défait lors du second tour de la primaire face à François Fillon, il a également qualifié l'acte de Nicolas Dupont-Aignan de «trahison».
«Pitoyable», renchérit l'UDI
A l'UDI, qui avait rallié le candidat LR avant le premier tour de la présidentielle, les mots ont également été durs. «C'est pitoyable. Cela fait des années que monsieur Dupont-Aignan rêve d'être madame Le Pen et, comme il n'y est pas parvenu, finalement il essaye de le devenir par mariage», a lancé le président du parti de centre-droit Jean-Christophe Lagarde.
Le ralliement de N. Dupont-Aignan à M. Le Pen est pitoyable, répugnant, révoltant. Il ose le faire au nom du Général de Gaulle ! pic.twitter.com/EnGpZrE6c3
— JC Lagarde (@jclagarde) 29 avril 2017
Particulièrement remonté, il a poursuivi : «Mais ce qui est encore plus pitoyable, répugnant, révoltant, écœurant, c'est qu'il essaye de le faire au nom du général de Gaulle.»
Le camp Macron fait front
Le maire de Pau François Bayrou, qui s'est lui-même allié à Emmanuel Macron durant la campagne, a donné son avis sur la démarche de Nicolas Dupont-Aignan sur Twitter, où il a écrit : «Qu'on ose se dire gaulliste en faisant un tel choix, immense honte !»
Dupont-Aignan : qu'on ose se dire gaulliste en faisant un tel choix, immense honte !
— François Bayrou (@bayrou) 28 avril 2017
Comme on pouvait s'y attendre, l'adversaire de Marine Le Pen, Emmanuel Macron, a lui aussi attaqué le ralliement de Nicolas Dupont-Aignan, qu'il a qualifié de «combine d'appareil».
Même le show-business s'y met
Dans un registre sensiblement plus vulgaire, plusieurs personnalités du monde de la culture se sont jointes aux critiques.
«A tes risques et périls petite teupu. Tu vas le payer cher», a écrit le chanteur Benjamin Biolay sur Instagram en postant une photo de Nicolas Dupont-Aignan, qui a depuis été supprimée.
«Espèce de trou du cul», a lancé l'acteur et réalisateur Mathieu Kassovitz sur Twitter à l'attention de Nicolas Dupont-Aignan, tandis que son confrère Gilles Lellouche traitait ce dernier de «grosse merde», avant de supprimer son message.
Espèce de trou du cul https://t.co/9QQs4KSLfh
— mathieu Kassovitz (@kassovitz1) 28 avril 2017
Dénonçant les «insultes odieuses» de Kassovitz, Biolay et Lellouche, qu'il a assimilé à des «donneurs de leçon [qui] se comportent comme des racailles», le président de Debout La France a annoncé qu'il déposait plainte.
Insultes odieuses de @GillesLellouche@kassovitz1@Benjamin_Biolay : je dépose plainte. Donneurs de leçon se comportent comme des racailles.
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 29 avril 2017
Autour de six engagements communs, Nicolas Dupont-Aignan a annoncé le 28 avril qu'il ferait campagne au second tour aux côtés de Marine Le Pen, afin selon lui de «sauver la France». Celle-ci a annoncé le lendemain qu'elle le nommerait Premier ministre si elle accédait à l'Elysée.